Pas de nouveau mandat pour Manasseh Sogavare. Le Premier ministre sortant, pro-Pékin, a déclaré que son parti avait choisi le ministre des Affaires étrangères Jeremiah Manele comme chef de la majorité parlementaire, faisant de lui de facto son candidat. Manasseh Sogavare s’est dit confiant dans le fait que son parti puisse réunir une courte majorité de 28 sièges au sein du Parlement qui en compte 50. Il a estimé qu’il avait "été continuellement calomnié dans les médias" et a accusé ses adversaires d’avoir soumis sa famille à "des agressions verbales sans précédent".

Les élus des différents partis se réuniront à partir de jeudi matin au parlement, a annoncé lundi le gouverneur général David Vunagi, dans une note écrite. Ils tenteront de former une majorité, aucun des deux principaux partis n’ayant obtenu la majorité absolue requise pour désigner un Premier ministre dans ses rangs.

Le Premier ministre sortant avait conservé son siège par une faible majorité, mais avec seulement 15 sièges sur 50 sa formation n’avait pas obtenu de majorité absolue, selon les résultats du scrutin du 17 avril.

Les négociations qui s’annoncent pour une coalition devraient être suivies de près par les grandes puissances, car elles pourraient avoir des conséquences importantes sur les velléités de Pékin dans le Pacifique Sud.

Vote secret des parlementaires

M. Sogavare a signé un pacte de sécurité avec Pékin en 2022 et a permis l’expansion rapide des intérêts chinois dans l’archipel pauvre du Pacifique, membre du Commonwealth. Son retrait ne signifie toutefois pas nécessairement la fin de la posture pro-Pékin de sa formation, Our Party.

En tant que ministre des Affaires étrangères, c’est en effet M. Manele qui avait fait le voyage de Pékin en 2019 pour formaliser l’ouverture de relations diplomatiques entre les deux pays.

Les deux principaux partis rivaux de M. Sogavare se sont exprimés en faveur d’une réduction de l’influence de la Chine. Ils auraient fait alliance avec deux autres partis d’opposition, selon des médias, réunissant au total 20 sièges, ce qui nécessite également de former une coalition plus large pour avoir une chance de gouverner.

Aux termes de la Constitution des îles Salomon, le Premier ministre est choisi par vote secret des parlementaires réunis à huis clos.

Le nom qui obtient la majorité absolue l’emporte mais si aucun n’obtient le nombre de votes requis dès le premier tour, les candidats ayant le score le plus faible sont éliminés au fur et à mesure des tours du scrutin.