- Outremers360 | Crée le 21.11.2023 à 09h45 | Mis à jour le 21.11.2023 à 09h45ImprimerD’après le rapport de l’Uncief, les outre-mer représentent quelque 3 % de la population nationale, mais rassemblent 24 % des personnes en grande pauvreté. Photo UnicefÀ l’occasion de la Journée mondiale des droits de l’enfant, lundi 20 novembre, l’Unicef France (Fonds international des Nations unies pour l’enfance) a publié un rapport sur l’état des lieux des droits de l’enfant dans les outre-mer, et incite les pouvoirs publics à engager des actions d’envergure pour garantir l’égalité des droits de chaque enfant sur la totalité du territoire. En Nouvelle-Calédonie, ce sont surtout les logements indignes qui ressortent du rapport. Le point avec notre partenaire Outremers360.
Intitulé " Grandir dans les outre-mer : état des lieux des droits de l’enfant ", le rapport de l’Unicef brosse le tableau des 1,2 million d’enfants environ vivant dans les outre-mer après analyse des politiques publiques, des statistiques disponibles et des recueils de témoignages. " Parce que certains de ces territoires se trouvent dans les océans Pacifique, Atlantique ou Indien, des réalités variées y ont cours, et les vies des enfants y sont bien différentes. Si cette diversité est incontestablement une richesse, elle ne saurait justifier les inégalités d’accès aux droits de l’enfant ou la relativisation des violations de ces derniers. L’État français est débiteur de droits envers chaque enfant sur son territoire : où qu’il vive, chaque enfant doit bénéficier des mêmes droits ", écrit Adeline Hazan, présidente d’Unicef France, dans son éditorial de présentation.
24 % des personnes en grande pauvreté
Les chiffres sont éloquents. Les outre-mer représentent quelque 3 % de la population nationale, mais rassemblent 24 % des personnes en grande pauvreté, d’après le rapport de l’Unicef : 46 % des enfants sont pauvres à La Réunion, 60 % en Guyane et ce taux grimpe à 80 % à Mayotte ! Par comparaison, seulement 20 % d’enfants sont pauvres dans l’Hexagone. " La pauvreté infantile entraîne des conséquences désastreuses sur les conditions de vie et le bien-être des enfants, notamment en termes de suivi de santé, de réussite scolaire ou d’accès à des services de protection ", déplore l’Unicef.
25 000 logements indignes en Calédonie
La question du logement, un droit humain essentiel, demeure particulièrement inquiétante en outre-mer. Selon le rapport, on y compte environ 10 000 logements indignes en Polynésie, 25 000 en Nouvelle-Calédonie, 30 000 en Guadeloupe, et près de 50 000 à La Réunion et à Mayotte. À cela s’ajoutent des facteurs aggravants comme la crise de l’eau et des systèmes de santé défaillants. " Les répercussions sur la santé physique et mentale des enfants sont particulièrement inquiétantes : le taux de mortalité infantile est nettement supérieur dans les CTOM (collectivités territoriales d’outre-mer, ndlr), atteignant par exemple 8,9‰ à Mayotte alors qu’il se situe à 3,7‰ dans l’Hexagone ", constate l’Unicef.
De nombreux enfants "invisibles"
Le Fonds pour l’enfance analyse également la problématique des grossesses précoces dans les outre-mer (en Guyane, 4 jeunes filles sur 10 ont eu leur premier enfant avant leur majorité), ainsi que la question de la santé mentale des jeunes (par exemple plus d’un tiers des jeunes Mahorais et Guyanais déclarent souffrir de troubles psychiques ou psychiatriques contre 20 % dans l’Hexagone). En ce qui concerne l’accès à l’éducation, " les CTOM abritent 6 % de la population française en âge scolaire. Cependant, de nombreux enfants demeurent "invisibles" aux yeux des statistiques et ne sont pas scolarisés, notamment en raison de freins administratifs, de pratiques discriminatoires, d’un éloignement géographique avec les établissements scolaires ou d’une prise en compte inadéquate du plurilinguisme des élèves ".
Autre sujet de préoccupation, la prévalence des violences intrafamiliales dans les outre-mer où ce taux s’élève à respectivement 6,5‰ dans les Com et 4‰ dans les Drom tandis qu’il se situe à 2,7‰ en France hexagonale. Par ailleurs, souligne l’Unicef, " malgré plusieurs condamnations de la France par la Cour européenne des droits de l’Homme, la France continue d’avoir recours à l’enfermement administratif des familles avec enfants ainsi que des mineurs isolés dans la mise en œuvre de sa politique migratoire. Cette dérogation à la loi est particulièrement courante à Mayotte : en 2021, sur les 3 211 enfants enfermés en rétention en France, 3 135 l’ont été au centre de rétention de Mayotte ".
Les recommandations de l’Unicef
L’Unicef France conclut son rapport par une série de recommandations à destination des pouvoirs publics nationaux et locaux, dont : " garantir un accès aux soins de santé et à l’eau potable pour tous les enfants des Outre-mer ; proposer des solutions adaptées pour les enfants et les familles sans-domicile ou en logement inadapté ; garantir le droit à l’éducation et lutter contre la non-scolarisation des enfants ; mettre fin à l’enfermement administratif des enfants ; sensibiliser les enfants et les adolescents aux signalements des violences ; sensibiliser sur la santé mentale des enfants, des adolescents et des adultes ; et sensibiliser les enfants et adolescents sur le droit d’être entendu en prenant en compte les langues régionales parlées ".
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