Quatre ans qu’aucun croisiériste n’avait foulé le sol de Nengone, crise sanitaire oblige. C’est chose faite depuis ce mardi matin, où l’île accueille le National Geographic Orion de la Compagnie Lindblad Expédition. Un navire de croisière de luxe, en provenance de Norfolk, qui fait donc escale au port de Tadine quelques heures, avant de repartir au Vanuatu.

37 passagers et une quinzaine de membres d’équipage sont ainsi accueillis. Une halte loin du tourisme de masse que connaissait Maré jusqu’en 2020 où plusieurs centaines de visiteurs pouvaient débarquer en même temps.

" C’est une reprise tout en douceur et très progressive. Les coutumiers de l’île ont donné leur feu vert, mais uniquement pour ce genre de petites compagnies avec très peu de passagers. Cela n’a donc strictement rien à voir avec les gros paquebots pour lesquels aucun avis favorable n’a encore été donné, précise Jean-Michel Washetine, le gestionnaire de projets stratégiques à la mairie de Maré. Si jamais cette visite s’avère concluante, la compagnie pourrait revenir d’ici la fin de l’année. Il s’agit là d’un tourisme différent, avec une clientèle de luxe davantage intéressée par la dimension culturelle de l’île."

La population divisée sur le retour de gros paquebots

Quant au retour de gros paquebots transportant des milliers de passagers, qui font de nouveau escale à Lifou et à Nouméa, cette activité ne devrait "probablement pas" pas reprendre avant 2025. C’est du moins en ce sens que vont les discussions actuelles lors des réunions qui réunissent sur le sujet la mairie, la province et les autorités coutumières de Nengone. Le retour à la normale de l’activité de croisière divise d’ailleurs la population.

"Les avis sont assez partagés. Certains trouvent que ce tourisme de masse faisait quand même vivre de nombreuses familles et sont favorables à une reprise. Mais depuis la pandémie, il y a eu un changement de vision sur cette question et beaucoup ont vu les bienfaits sur l’environnement de l’arrêt de cette activité, poursuit Jean-Michel Washetine. La question est donc la suivante : veut-on refaire autant d’argent avec la croisière au risque de tuer le patrimoine naturel dont nos enfants seront alors privés ?"

Si rien n’est gravé dans le marbre, Nengone semble donc suivre la même dynamique que l’île des Pins où les gros paquebots de croisière ne sont plus les bienvenus.