C’est un gros cadeau de Noël que la compagnie Aircalin a reçu, ce mardi, sur la piste de La Tontouta. Nouméa, le nom de ce nouvel A320 neo, a atterri en Nouvelle-Calédonie, à 13 heures. Il s’agit du dernier appareil qui renouvelle la flotte de la compagnie (composée de quatre avions). Pour mémoire, en 2020, dès le début de la crise sanitaire, Aircalin avait mis en place un plan d’économie qui avait notamment conduit au report de la livraison de cet appareil. L’arrivée de Nouméa est donc "une grande fierté" qui permet à la compagnie de retrouver son niveau de sièges d’avant la pandémie.

"Fin de la période de convalescence post-Covid'

"C’est un marqueur fort qui met fin à la période de convalescence que la compagnie a subie depuis la sortie de la crise Covid, salue son directeur général Georges Selefen. Nous nous engageons maintenant sur des objectifs de croissance et de développement et cet A 320neo nous permet de retrouver notre pleine capacité d’action sur l’ensemble de nos destinations."

Cet avion, d’une capacité de 168 sièges, assurera les vols moyens courriers dans le Pacifique, ce qui permettra à Aircalin "d’absorber le trafic régional et d’offrir des perspectives pour les années à venir". Ce second A320 neo doit par ailleurs pallier les différents "aléas" d’exploitation d’un appareil, dont les pannes, et les immobilisations d’avion pour maintenance.

Cet appareil, assemblé à Toulouse, est doté des "dernières technologies embarquées" d’Airbus et d’une motorisation qui assure un gain de carburant de l’ordre de 20 à 25 % par rapport aux anciennes générations d’avion de la compagnie.

Vers du carburant "plus durable"

Autre nouveauté, ce convoyage depuis l’Hexagone (via Dubaï, Singapour et Brisbane) a été l’occasion d’expérimenter un nouveau carburant, jugé "plus durable", à savoir le SAF (Sustainable aviation fuel), produit à partir d’énergies non fossiles comme les déchets organiques.

Selon Aircalin, il réduit jusqu’à 80 % les émissions de gaz à effet de serre, dont le CO2. Dans le détail, 1 000 tonnes ont ainsi été offertes par Airbus, soit 5 % du carburant nécessaire pour assurer ce vol Toulouse-Nouméa. Un avant-goût de la démarche dans laquelle compte s’engager la compagnie à l’hibiscus qui annonce une nouvelle ambition : atteindre 15 % de SAF lors de ses vols d’ici 2030.

"Nous nous inscrivons dans cette démarche de développement durable et de décarbonation et nous prévoyons de nous engager progressivement sur du SAF sur certains tronçons de nos destinations dès l’an prochain, explique Georges Selefen, qui rappelle les raisons du renouvellement de la flotte. La flotte était très ancienne et il fallait la remettre à niveau. Bien que la compagnie s’assure de maintenances préventives tout au long de la vie d’un aéronef, on ne peut pas empêcher le vieillissement d’un avion, autant au niveau de l’équipement intérieur, notamment du confort des sièges, que de la motorisation. Au bout de douze ans, il devient plus intéressant pour une compagnie de renouveler son avion que de subir les coûts de maintenance importants."

Si le montant de cet investissement est tenu secret, les avionneurs exigeant des clauses de confidentialité, le prix de ce "bijou de technologie" est jugé "très important", compris dans une large fourchette "entre 5 et 10 milliards de francs". Une enveloppe financée à hauteur de 40 % par la compagnie, de 31 % par un prêt bancaire et à 29 % par de la défiscalisation métropolitaine.