- Maëlys Vésir | Crée le 20.10.2022 à 22h00 | Mis à jour le 21.10.2022 à 12h07ImprimerLouis Kotra Uregei Parti travailliste Photo Yann MainguetFigure politique et syndicale emblématique calédonienne, Louis Kotra Uregei s’est éteint ce jeudi 20 octobre en Métropole, à l’âge de 71 ans, des suites d’une longue maladie.
Originaire de Tiga, celui que l’on surnommait "Loulou" est né le 4 février 1951 et a grandi à la Vallée du Génie avec ses grands-parents. Après une courte scolarité, il est embauché comme élève-géomètre à la SLN avant de s’envoler pour la Métropole et de revenir sous la casquette de la Fédération des fonctionnaires à l’OPT. En parallèle, sous la bannière vive des Foulards rouges, il signe son "premier engagement politique" et sa voix, déjà puissante, s’élève de plus en plus pour l’indépendance et contre les inégalités.
"Les travailleurs kanak voulaient un changement "
Le 5 décembre 1981, Louis Kotra Uregei à seulement trente ans, devient le président fondateur du Syndicat des Travailleurs Kanak et des Exploités (STKE), le tout premier syndicat indépendantiste qui deviendra un an plus tard l’USTKE. "Je n’y connaissais rien, ni en droit du travail, ni comment fonctionnaient les institutions. Alors je faisais valoir ma grande gueule ! […] Très vite, le syndicat a grossi car il y avait une grande attente. Les travailleurs kanak voulaient un changement".
Actions coups de poing, célèbres bâches bleues, moteur sur le dossier de l’emploi local, l’USTKE devient le deuxième syndicat du pays. LKU prendra toutefois ses distances avec l’union syndicale suite à l’arrivée de Gérard Jodar à la présidence, incarcéré pendant huit mois suite à des affrontements avec les forces de l’ordre sur le tarmac de Magenta en 2009.
Le Parti Travailliste, pour "porter l’alternative"
En 1988, étant membre de la délégation négociatrice de l’accord Oudinot (deuxième phase des accords de Matignon), et signataire au nom de l’USTKE, Louis Kotra Uregei prolonge ensuite son action syndicale par un parti politique, la Parti Travailliste, qu’il fonde en 2007 lors du Congrès de Rivière-Salée à Nouméa en présence de José Bové. "On ne s’est plus reconnu dans les prises de position du FLNKS en 2006. Il était temps de mettre en place une nouvelle stratégie, le Parti travailliste, pour porter l’alternative que nous voulions. C’était une décision prise à l’unanimité."
De 2009 à 2019, il siège alors au Congrès avant de démissionner de tous ses mandats électifs : de membre de l’assemblée de la province des Îles Loyauté, du Congrès, mais aussi du conseil municipal de Lifou. Une décision qu'il expliquait à la rédaction avoir été prise pour "passer le relais à la jeunesse kanak" mais aussi par déception des différents partis indépendantistes : "Il est difficile de rester dans les institutions avec des partis qui, selon moi, ont trahi la cause kanak" Il n’avait toutefois pas quitté la vie politique locale et était resté président du Parti Travailliste.
"Un combattant de la liberté, de la tolérance et du dialogue."
Décédé ce jeudi 20 octobre des suites d’une longue maladie, les réactions, politiques principalement, se sont multipliées. Dans un communiqué, L’Union Calédonienne (UC) rend hommage à "un dirigeant indépendantiste, qui ne mâche pas ses mots et qui n’a pas froid aux yeux […] et qui savait rappeler à la génération de leaders d’aujourd’hui où et comment il avait fallu se battre pour se faire entendre sur la scène nationale et internationale." De son côté, le Haut-Commissaire, Patrice Faure salue un "militant engagé et un homme de convictions" et qui demeurera pour Jacques Lalié, président de l’Assemblée de la province des Îles Loyauté "une source d’inspiration" et "un combattant de la liberté, de la tolérance et du dialogue."
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