Une grève paralyse la clinique Magnin de Nouméa. Les infirmiers anesthésistes de l'établissement de Nouville protestent contre la mise en place d'une astreinte de nuit, hier. "Nous ne refusons pas l'astreinte, mais les conditions. Nous voulons que ce soit mieux cadré, indiquent-ils. Il ne manque pas un infirmier, mais un médecin la nuit. Les infirmiers ne sont pas censés rester tout seuls la nuit, cela pose un problème de sécurité." L'établissement de Nouville fonctionne avec neuf infirmiers anesthésistes. Ils assurent des opérations, supervisés par un médecin anesthésiste. Ces soignants n'effectuent pour l'instant pas d'astreinte, contrairement aux infirmiers de bloc. La direction souhaite que les infirmiers spécialisés viennent en renfort épauler leurs collègues médecins. "C'est une astreinte de nuit, en semaine, pour travailler avec les médecins de garde, pour venir les aider en cas de nécessité, précise Guillaume Mestre, directeur général de la clinique. Les infirmiers ne sont jamais tout seuls, il y a toujours un médecin au-dessus d'eux."

Prime d'astreinte

Les discussions durent depuis des mois. La direction et les infirmiers n'arrivent pas à s'entendre sur la forme et le fond. "La prime d'astreinte n'est pas valorisée, elle ne dépasse pas le prix d'une heure de baby-sitting alors qu'on a fait des études", déplorent les infirmiers anesthésistes. Les soignants reprochent aussi des écarts trop importants de salaires entre eux. "Nous sommes six à travailler gratuitement un jour et demi par mois", assurent-ils. La grève sera reconduite aussi longtemps qu'il le faudra. "La clinique doit assurer la continuité des soins, mais ce sont toujours les employés qui font le plus d'effort pour que ça tourne !", dénoncent-ils. Les discussions entre les grévistes et la direction devaient reprendre à 14 heures, hier. Mais au vu de "la situation de la clinique", le directeur général ne garantissait pas de pouvoir "répondre aux revendications salariales".