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    Grand Nouméa
  • Baptiste Gouret | Crée le 07.11.2024 à 05h00 | Mis à jour le 07.11.2024 à 05h00
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    Avec sa maquette simulant un tsunami et ses casques de réalité virtuelle, Julia Nouard, en charge du projet Alerte de la Croix-Rouge, enseigne les six risques naturels à un groupe d’enfants. Photo Baptiste Gouret
    À la demande de l’association Solidarité RS, la Croix-Rouge a organisé, ce mercredi, un premier "Rendez-vous vitalité" au parc municipal de Rivière-Salée. L’évènement a réuni différents acteurs de la santé pour sensibiliser une population défavorisée qui renonce davantage aux soins depuis le déclenchement des violences.

    Au parc municipal de Rivière-Salée, pas une semaine ne passe sans un marché, un vide-greniers ou un café solidaire. Situé au cœur du quartier, il est devenu le lieu incontournable de rassemblement, un nouvel espace de proximité en plein air. C’est ici, désormais, qu’on pallie la destruction des infrastructures et la disparition des services publics, en grande partie grâce à l’action de Solidarité RS, association fondée au lendemain des exactions pour reconstruire la cohésion sociale du quartier.

    En ce mercredi matin, les tivolis se dressent sur l’espace engazonné pendant qu’un groupe d’hommes entament une partie de pétanque. À la demande de Solidarité RS, la Croix-Rouge a réuni une dizaine d’acteurs de la santé dans le cadre de la première édition des "Rendez-vous vitalité", une journée d’informations sur des sujets aussi variés que le handicap, la nutrition, la santé sexuelle, la précarité menstruelle ou encore l’hypnothérapie.

    "De nouveaux besoins" dans les quartiers

    La Croix-Rouge a également mobilisé son camion "Aller Vers", un guichet mobile de santé et de prévention financé par le gouvernement et le haut-commissariat. Avant les exactions du mois de mai, ce dispositif permettait "d’emmener une offre de ville à la campagne", résume Laurent Garnier, pilote du projet "Aller Vers". Depuis, son rayon d’action s’est élargi, notamment aux quartiers populaires, où "de nouveaux besoins, pluriels, se sont exprimés avec ce qu’il s’est passé", constate ce dernier.


    Les membres de la Croix-Rouge, dont Laurent Garnier (debout au centre), chef du projet "Aller Vers", ont organisé cette première édition des "Rendez-vous vitalité" au parc municipal de Rivière-Salée. Photo Baptiste Gouret

    Le stress des violences a engendré des souffrances mentales, parfois physiques, la destruction des biens a éloigné un public défavorisé des services publics essentiels, de nombreux patients et malades chroniques renoncent désormais aux soins… Des situations auxquelles les associations tentent de remédier tant bien que mal. "On cherche à se développer pour aller vers davantage d’accueil social", explique Laurent Garnier.

    La Croix-Rouge travaille aussi à réunir d’autres associations et opérateurs de la santé en Nouvelle-Calédonie (Agence sanitaire et sociale, AlloSanté, Ligue contre le cancer…), en quête de nouveaux espaces de proximité à la suite de la fermeture ou de la destruction des lieux qui les accueillaient. "Le guichet mobile de la Croix-Rouge est devenu un maillon important et même un outil des opérateurs publics qui, avant la crise, étaient autonomes", remarque Laurent Garnier. Pour autant, "on ne se substitue pas aux professionnels de santé, tient toutefois à préciser le chef de projet. Mais on sait écouter, qualifier les besoins et orienter les personnes."

    Réhabiliter Rivière-Salée

    Un rôle élargi qu’endossent les associations malgré des moyens de plus en plus limités. La Croix-Rouge a perdu plus de la moitié de ses bénévoles, repartis dans l’Hexagone ou pas encore prêts à retourner dans les quartiers. La baisse annoncée des subventions jette par ailleurs "un flou sur la pérennité du dispositif", admet Laurent Garnier.


    Une dizaine d’associations et d’opérateurs de santé en Nouvelle-Calédonie étaient réunis, ce mercredi, au parc municipal de Rivière-Salée pour la première édition des "Rendez-vous vitalité" pilotée par la Croix-Rouge. Photo Baptiste Gouret

    Pour Solidarité RS, la présence de ces acteurs de la santé dans le quartier représente, même pour une journée, "une nouvelle étape de franchie" vers la réhabilitation du quartier, juge Francis Maluia, à la tête de l’association. "C’est important que différents organismes puissent se réapproprier Rivière-Salée." À terme, l’association espère voir les collectivités et les services publics faire également leur retour. "On sait que tout ne reviendra pas d’un coup ici, mais ce genre d’évènement peut participer à faire comprendre aux institutions que, malgré ce qu’il s’est passé, les gens sont toujours là et ont encore besoin d’elles."

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