- LNC | Crée le 28.04.2021 à 07h25 | Mis à jour le 17.06.2021 à 10h09ImprimerLes Unes des Nouvelles au fil des ans. D.R.Les Nouvelles Calédoniennes connaissent des difficultés. Et le seul quotidien de Nouvelle-Calédonie pourrait disparaître sans un nouveau modèle économique.
Depuis lundi, la société Melchior, éditrice des Nouvelles calédoniennes, a été placée par le tribunal de commerce sous le régime de la procédure de sauvegarde.
Désormais, un journal de presse écrite ne peut raisonnablement plus équilibrer ses comptes sur une île de moins de 275 000 habitants.
Comment a-t-on pu en arriver là alors que l'audience des Nouvelles, journal et internet compris, n'a jamais été aussi forte ?
Bien au-delà du lagon, c'est tout le modèle de la presse écrite qui vacille depuis l'avénement d'internet et des réseaux sociaux. Les revenus tirés de la publicité, qui permettaient auparavant aux journaux d'équilibrer leurs comptes (la fabrication d'un journal a toujours coûté plus cher que son prix de vente), se sont énormément réduits. Un comble alors que l'on sait que les annonceurs qui nous sont restés fidèles n'ont jamais eu autant de visibilité, notamment grâce au journal en ligne (le feuilleteur) et aux nouveaux produits numériques.
Désormais, un journal de presse écrite ne peut raisonnablement plus équilibrer ses comptes sur une île de moins de 275 000 habitants. Surtout s'il veut conserver un minimum de journalistes et de correspondants pour vous proposer une information de qualité.
En Nouvelle-Calédonie, seul le groupe France télévisions peut miser sereinement sur l'avenir. La station Nouvelle-Calédonie la 1ère est en effet financée par l'Etat (notamment par le biais de la redevance TV... que ne payent pas les Calédoniens) tout en ayant accès au marché publicitaire.
Les autres se battent pour essayer de survivre avec des budgets publicitaires sans cesse en baisse ou grâce aux subsides accordés par les institutions.
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Alors bien sûr, pourrait-on nous rétorquer, le groupe Melchior appartient à des actionnaires reconnus sur le Caillou pour avoir très bien réussi dans les affaires. C'est totalement vrai. Mais ces mêmes actionnaires, qui prouvent déjà leur amour d'une presse indépendante en n'exigeant aucun dividende, n'ont pas vocation, comme ils le font depuis de nombreuses années, à combler encore et toujours les déficits. Il ne faut pas confondre actionnariat et mécénat.
La question à se poser est donc simple : la Nouvelle-Calédonie a-t-elle réellement besoin d'un quotidien ?
Nos lecteurs et nos abonnés (de plus en plus nombreux, notamment sur le web), qui profitent d'une information que nous espérons de qualité et de contenus exclusifs, répondent chaque jour par l'affirmative. La direction et les salariés de Melchior, qui ne cessent et ne cesseront jamais de se battre pour sauver le journal, aussi.
Reste à savoir ce qu'en pensent les élus calédoniens.
Gageons que nombre d'entre eux seront soucieux de mettre en place pour l'avenir des mécanismes capables, comme dans toute démocratie qui se respecte, d'assurer le financement des médias locaux comme leur indépendance éditoriale.
Mais pour Les Nouvelles Calédoniennes, le temps presse.
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