- Anthony Tejero | Crée le 24.06.2024 à 12h03 | Mis à jour le 24.06.2024 à 12h16ImprimerAu collège de Tuband, la rentrée se fait par niveau, ce lundi matin pour les sixièmes et l’après-midi pour les quatrièmes. Mardi, ce sera au tour des troisièmes le matin puis des cinquièmes l’après-midi. L’ambition est de réunir l’ensemble des élèves dès Photo Anthony TejeroPlus de la moitié des élèves de sixième ont répondu présent, ce lundi matin, au collège de Tuband, l’un des quartiers en première ligne des exactions. Si cette rentrée, sur fond de violences qui ont encore éclaté dans tout le pays, est loin d’être sereine pour bon nombre de parents, les enfants, eux, semblent ravis de se revoir. Reportage.
C’est dans un collège "qui porte encore les stigmates" des exactions que les élèves de sixième ont fait leur rentrée ce lundi, à Tuband, l’un des premiers quartiers à s’être embrasé le 13 mai. Six semaines plus tard, la reprise est "progressive", niveau par niveau, et avant tout symbolique dans cet établissement.
"Il va falloir faire preuve de retenue et ne pas être dans la provocation", avertit d’emblée, avec douceur, le principal David Bernouy, qui a tenu à faire un discours devant l’ensemble des enfants, à qui il a rappelé "l’esprit de cohésion" qui doit être maintenu dans ce collège où le règlement sera "appliqué avec fermeté".
Cellule d’écoute individuelle
Fouille des sacs à dos à l’entrée par des agents, utilisation strictement interdite des téléphones portables "qui ne sont pas autorisés mais circulent tout de même" dans l’établissement scolaire… Ces mesures de sécurité seront également accompagnées de dispositifs sur mesure pour le bien-être des élèves. "Nous mettons en place une cellule d’écoute individuelle pour les enfants qui ressentiront le besoin de s’exprimer", annonce le principal, qui entend tout mettre en œuvre "afin que les élèves puissent se retrouver sans être stressés. Cette reprise est essentielle."
Le principal a tenu à faire un discours devant l’ensemble des élèves pour lancer cette rentrée où les enfants auront droit à des activités plutôt qu’à des cours classiques. Photo Anthony TejeroToujours est-il, alors que la nuit a été émaillée de violences à travers tout le pays (après l’annonce de l’extradition de leaders de la CCAT) qui ont conduit de nombreux établissements scolaires à garder portes closes ce lundi matin, l’inquiétude était palpable parmi les parents présents devant le collège de Tuband.
"Ça peut déborder à n’importe quel moment"
"Je ne suis pas serein car ça peut déborder à n’importe quel moment dans le quartier, mais aussi au sein de l’établissement, estime Nicolas, qui ne comprend pas qu’un dispositif de forces de l’ordre ne soit pas posté en permanence à l’entrée des bâtiments. Ce sont des enfants. Si ça ne tenait qu’à moi, il y aurait l’armée. Il suffit d’un caillou envoyé au mauvais endroit au mauvais moment qui atterrit sur un gamin pour que ça dégénère. On est vraiment sur un fil."
Un véhicule de police patrouillait dans le quartier avant la reprise des cours. Un dispositif, qui n’était pas permanent, jugé insuffisant par certains parents. Photo Anthony TejeroUne peur que certains parents préfèrent néanmoins occulter. "On n’y croyait pas trop vu les violences qui ont encore éclaté la nuit dernière, mais on est super contents que le collège ait pu rouvrir, glisse Marion, venue aider à nettoyer l’établissement vendredi dernier, avec d’autres familles et l’équipe pédagogique. C’était l’occasion de donner un coup de main, mais aussi de me rassurer, notamment sur l’état du collège. Je suis très contente. Ici, il y a beaucoup de mixité sociale et c’est primordial que tous les enfants puissent se retrouver, parler entre eux, etc."
"C’est super de tous se revoir"
Et à voir les sourires sur les visages des 81 élèves présents ce matin (sur un effectif d’environ 140), tous avaient hâte de ces retrouvailles. "On avait quand même un peu peur de revenir au début, car on a vu les dégâts qu’il y a eus dans le quartier, mais là c’est super de tous se revoir, confirment Loïs et ses copines. C’est bien de retrouver nos professeurs aussi, même si on sait que c’est une rentrée différente des autres. Ça va nous changer, mais on est heureuses d’être là."
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