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    France
  • AFP | Crée le 05.12.2024 à 08h37 | Mis à jour le 05.12.2024 à 09h18
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    Le résultat est affiché sur un écran de l’Assemblée nationale. 331 députés se sont exprimés en faveur de la motion de censure contre le gouvernement du Premier ministre Michel Barnier. Photo Alain JOCARD / AFP
    Le gouvernement de Michel Barnier est tombé : les députés de la gauche et du Rassemblement national ont conjointement adopté mercredi une motion de censure à l’Assemblée, la deuxième seulement de l’histoire de la Ve République, ouvrant une période de fortes incertitudes politiques et financières.

    331 députés ont voté mercredi (ce jeudi matin) la motion de censure déposée par la gauche – 288 voix étaient nécessaires – en réponse au 49.3 du Premier ministre pour faire passer sans vote le projet de budget de la Sécurité sociale. Trois mois seulement après sa nomination, conformément à la Constitution, Michel Barnier doit remettre sa démission à Emmanuel Macron, tout juste de retour d’une visite d’État en Arabie saoudite. Sollicité par l’AFP, Matignon n’a pas précisé si le chef du gouvernement renversé se rendrait à l’Élysée mercredi soir. Le chef de l’État s’adressera aux Français jeudi à 20 heures, a indiqué l’Élysée. Va-t-il nommer un nouveau Premier ministre dans les 24 heures ? "Il n’a pas le choix", juge un proche.

    Emmanuel Macron a de nouveau été ciblé par La France insoumise immédiatement après l’annonce de la censure, la cheffe des députés LFI Mathilde Panot réclamant "des présidentielles anticipées". "Même avec un Barnier tous les trois mois, Macron ne tiendra pas trois ans", a renchéri Jean-Luc Mélenchon.

    Pas d’appel à la démission, en revanche, de la part de Marine Le Pen, pour qui "la pression" sur le président "sera évidemment de plus en plus forte" si "on ne prend pas la voix du respect des électeurs". Le prochain gouvernement, "nous le laisserons travailler", a assuré la leader du RN, qui entend "co-construire" un budget "acceptable pour tous".

    "Moment de vérité"

    Pour ses dernières paroles de Premier ministre, Michel Barnier, 73 ans, avait appelé chaque député à la "responsabilité" dans un "moment de vérité".

    "Ce n’est pas par plaisir que je n’ai présenté quasiment que des mesures difficiles", la "réalité" budgétaire ne "disparaîtra pas par l’enchantement d’une motion de censure", a-t-il déclaré, visiblement résigné, devant un hémicycle redevenu grave après des moments d’agitation.

    Défendant la motion de censure, Eric Coquerel (LFI) a tancé l'"illégitimité" d’un gouvernement qui ne reflète pas le résultat des législatives, et a refusé de revenir sur la réforme des retraites. Boris Vallaud, patron des députés PS, a accusé Michel Barnier de s’être "enfermé dans un tête à tête humiliant" avec la leader du RN Marine Le Pen. Malgré les nombreuses concessions obtenues dans la dernière ligne droite, la cheffe de file du groupe d’extrême droite a fustigé la politique proposée par le Premier ministre : "vous n’avez apporté qu’une seule réponse, l’impôt […] la politique du pire serait de ne pas censurer un tel budget".

    Remplacement "rapide" ?

    A l’inverse, les soutiens du gouvernement ont tiré à boulets rouges contre les députés censeurs. "Qui allez-vous condamner ? La France", a attaqué Gabriel Attal, patron des députés macronistes. Laurent Wauquiez, chef du groupe Les Républicains (LR) a tancé une "comédie d’une insoutenable légèreté" et accusé Marine Le Pen de "faire le choix du chaos".

    Si Emmanuel Macron a appelé à "ne pas faire peur" en évoquant un risque de crise financière, Michel Barnier n’a pas hésité à dramatiser l’enjeu.

    Attendu à 6,1 % du PIB en 2024, bien plus que les 4,4 % prévus à l’automne 2023, le déficit public raterait son objectif de 5 % en l’absence de budget, et l’incertitude politique pèserait sur le coût de la dette et la croissance. Malgré ces alertes, Michel Barnier quittera Matignon, 62 ans après le seul précédent sous la Ve République, la censure de Georges Pompidou alors Premier ministre du Général de Gaulle.

    Les regards qui s’étaient détournés de l’Élysée vont désormais se concentrer sur Emmanuel Macron. Et l’équation Matignon semble toujours aussi complexe, avec l’impossibilité d’une dissolution et de nouvelles élections législatives avant sept mois.

    "Non censure" contre "démission"

    Le fragile "socle commun" qui a soutenu le gouvernement sortant pourrait se fissurer sur "l’après". Laurent Wauquiez a déjà rappelé que la coalition de septembre "ne valait que pour Michel Barnier". Gabriel Attal propose lui un accord de "non censure" avec le PS pour échapper à la tutelle du RN. "Affranchissez-vous" de la France insoumise, a-t-il lancé dans l’hémicycle aux socialistes.

    Côté casting, les noms du président du MoDem François Bayrou, du ministre des Armées Sébastien Lecornu, du LR Xavier Bertrand, de l’ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve ou du maire de Troyes François Baroin circulent. "On prend les choses à l’envers […] la question des politiques menées doit être prédominante", insiste Cyrielle Chatelain, cheffe des députés écologistes.

    La gauche reste désunie sur l’avenir. Le PS voudrait "un gouvernement de gauche ouvert au compromis", que la droite et le centre s’engageraient à ne pas censurer, en échange d’un renoncement au 49.3. Ce qui suscite l’ire des Insoumis. La petite musique résonne aussi sporadiquement dans d’autres camps, notamment chez des personnalités de droite. Marine Le Pen, si elle refuse d’appeler à la démission au nom du "respect pour la fonction suprême", montre la porte : "c’est à sa raison de déterminer s’il peut ignorer l’évidence d’une défiance populaire massive que […] je crois définitive".

    Mardi, le chef de l’État a balayé les appels à la démission : ils relèvent selon lui de "la politique fiction".

    Nicolas Metzdorf au micro d’Outremers360 : " On a besoin d'avoir un gouvernement qui fonctionne pour discuter du futur de la Nouvelle-Calédonie"

    Nicolas Metzdorf (EPR), député de la première circonscription, qui a voté contre la motion de censure, a réagi avant la séance au micro de notre partenaire Outremers360. " On a besoin d’avoir un gouvernement qui fonctionne pour discuter du futur de la Nouvelle-Calédonie […] et on a besoin d’avoir une stabilité économique et financière et du soutien de l’État ". " Un gouvernement qui manque à Paris ce sont des décisions budgétaires qui ne sont pas prises pour 2025 " pour la Nouvelle-Calédonie, a déclaré le député qui travaillerait déjà, avec le délégué interministériel Emmanuel Moulin, sur une solution pour remédier à la perte d’1 milliard d’euros (près de 120 milliards de francs) en garanti de prêt, prévu au budget 2025. Concernant les députés ultramarins, Nicolas Metzdorf regrette "que ceux qui votent la censure participent à la déstabilisation de la France et donc des Outre-mer ".

    Bien qu’absent lors du vote, le député indépendantiste Emmanuel Tjibaou (GDR) a, comme son collègue non-indépendantiste, voté contre cette motion.

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