- AFP | Crée le 24.12.2024 à 14h25 | Mis à jour le 24.12.2024 à 14h25ImprimerLe skipper varois a été le premier du Vendée globe 2024 à franchir le cap Horn. Photo Yoann RichommeYoann Richomme (Paprec Arkéa) a franchi le cap Horn mardi à 00h27 (12h27 en Calédonie) dans un temps record en tête du Vendée Globe et a entamé dans des conditions de navigation parfaites la remontée de l’océan Atlantique, talonné par Charlie Dalin, a annoncé la direction de course.
Yoann Richomme et Charlie Dalin se sont offerts un joli cadeau de Noël avant l’heure, en passant le mythique cap Horn ce mardi. Le navigateur varois a laissé à bâbord la pointe sud du continent américain, troisième et dernière marque symbolique du tour du monde en solitaire après les caps de Bonne-Espérance (Afrique du Sud) et Leeuwin (Australie), après 43 jours 11 heures 25 minutes de navigation. Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance) a passé à son tour cette borne mythique moins de dix minutes après lui.
En 2016-2017, lors de son Vendée Globe record, Armel Le Cléac’h avait atteint le cap Horn après 47 jours et 32 minutes de course. Richomme navigue avec exactement trois jours 13 heures et 9 minutes d’avance sur le temps de passage établi alors par le détenteur du record de l’épreuve.
"Oh, trop bien, quel moment ! Absolument génial, trop d’excitation de passer le Horn, c’est magnifique, je n’aurais jamais imaginé le passer dans des conditions comme ça", s’est-il enthousiasmé dans un message vocal transmis aux médias. Poussé par un vent de 15 nœuds, Richomme a précisé avoir "rasé" le cap légendaire, passant à deux milles à peine de l’à-pic de 400 m qui marque l’extrémité australe du continent américain. Ses photos transmises à la direction de course le montrent navigant dans des conditions rarissimes à ces latitudes, sous un ciel bleu-gris dégagé, avec une visibilité parfaite.
Dalin à moins de dix minutes
Dalin, qui avait franchi en tête les deux premiers grands caps du tour du monde (Bonne-Espérance le 29 novembre et Leeuwin le 9 décembre), ne réalisera pas la passe de trois. Mais il a coché le cap Horn seulement neuf minutes et trente secondes derrière son rival. Fin 2012, rappelle la direction de course, François Gabart, futur vainqueur, avait passé la porte de l’océan Atlantique avec une heure et 20 minutes d’avance sur Le Cléac’h.
Les deux bateaux de tête, qui ne font qu’un seul sur cette carte, sont distants de moins d’1 mille nautique. Photo DRSelon les derniers modèles, encore très fragiles, Richomme et Dalin, qui ont quitté les Sables d’Olonne le 10 novembre, pourraient être de retour en Vendée dans les 21 ou 22 prochains jours et pulvériser le record établi en 2017 par Le Cléac’h (74 jours, 3 heures et 35 minutes). "Tout est réuni pour battre le record", anticipait du reste ce dernier, interrogé avant le départ des Sables d’Olonne. "La bagarre, je pense qu’elle va continuer dans la remontée de l’Atlantique. Je pense qu’il y en a pour un moment encore de bagarre avec Yoann", a commenté Dalin dans une communication vidéo avec les organisateurs dans l’après-midi.
"On est dans le frigo"
Le navigateur havrais s’est dit par ailleurs "content" de retrouver l’Atlantique. "J’ai été sûrement le plus chanceux de toute la flotte car je n’ai pas eu une seule tempête même si j’ai senti le souffle d’une très, très grosse dans mon cou dans l’Indien", a-t-il rappelé. Les mers du Sud ont porté en revanche un sérieux coup au troisième de la course, Sébastien Simon, longtemps au coude à coude avec Dalin avant de perdre le rythme, diminué par la casse du foil droit de son Imoca.
Richomme lui a considérablement rallongé sa navigation afin de fuir vers le nord la dépression qui a frappé la flotte dans l’océan Indien et a dû cravacher pour refaire son retard, lui qui se trouvait à 400 milles de Dalin le 12 décembre.
L’approche du Horn a été rude pour les skippers, confrontés au froid. Dalin expliquait ainsi lundi qu’il devait accumuler les épaisseurs de vêtements pour ne pas risquer l’hypothermie alors que la température dans la zone de vie de son bateau ne dépasse pas les 9°C. Derrière, l’été austral n’a d’estival que le nom. "On est dans le frigo. Je sors les gants chauffants, je sors le bonnet, je sors un peu tout ce que je peux et j’avoue que ce n’est pas facile, facile", témoignait la Franco-Allemande Isabelle Joschke (MACSF), 18e au pointage de 23h00 lundi soir (mardi à 9 heures).
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