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    Grand Nouméa
  • Baptiste Gouret | Crée le 25.11.2024 à 11h02 | Mis à jour le 25.11.2024 à 11h02
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    Devant l’école Renée-Fong, le directeur Stéphane Courtine (au micro) et l’ensemble du personnel ont organisé un débrayage à la suite d’une nouvelle dégradation de l’établissement. Photo Baptiste Gouret
    L’établissement de Dumbéa-sur-Mer est la cible d’intrusions et de détériorations régulières ces dernières semaines. Le personnel a débrayé pendant une heure, ce lundi matin, pour dénoncer ces actes et appeler à une réaction des habitants du quartier. Une cinquantaine de parents et des élus y ont pris part.

    Sur la fresque réalisée par les enfants et affichée à l’entrée, les couleurs tranchent avec la colère froide qui se dégage du message : "Ne touchez pas à notre école." Lundi 25 novembre, les portes de l’école Renée-Fong, située à Dumbéa-sur-Mer, sont restées fermées un peu moins d’une heure, en raison d’un débrayage organisé par le personnel de l’établissement. Des dizaines de parents ainsi que des élus ont participé au mouvement de colère, qui fait suite à une énième dégradation de l’école survenue dans la nuit de jeudi à vendredi. Le week-end précédent, l’établissement avait déjà été la cible de détériorations. Un phénomène qui, s’il n’est pas nouveau, n’avait jamais pris une telle ampleur.

    "Depuis deux-trois mois, c’est quasiment toutes les semaines", regrette Stéphane Courtine, directeur de l’école élémentaire. Une récurrence qui dégrade considérablement les conditions de travail du personnel. "J’ai la chance d’avoir une équipe très professionnelle, mais retrouver son outil de travail abîmé chaque lundi, ça pèse sur le moral des troupes", poursuit Stéphane Courtine.

    Sensibiliser les familles

    La mobilisation de ce lundi visait à exprimer la colère et la lassitude du personnel, mais aussi "à sensibiliser les familles" du quartier. Pour mettre fin à cette série de dégradations, l’équipe éducative compte sur les habitants du secteur, convaincue que ces derniers ont un rôle à jouer dans la protection de l’établissement. "Tant que les habitants ne seront pas pro-actifs pour préserver cette école, ça ne fonctionnera pas", juge son directeur, pointant les limites des dispositifs de sécurité. "On aura beau faire de cette école une prison, ceux qui veulent s’y introduire y arriveront."


    Une fresque réalisée par les enfants a été affichée au mur de l’école. Photo Baptiste Gouret

    Un constat partagé par Yoann Lecourieux, maire de Dumbéa, venu soutenir le personnel. "Il y a des grilles, des barbelés, des caméras… On ne peut rien faire de plus", souligne le premier édile. Pour lui aussi, le rôle des parents, et plus généralement des habitants, est primordial pour faire de l’école "un lieu protégé, un sanctuaire".

    "Tout le monde sait qui a fait quoi"

    "C’est une bonne chose que les enseignants puissent échanger avec les parents", pense également Marie-Jo Barbier, présidente de la commission enseignement de la province Sud. En développant les relations avec les familles, le personnel espère délier les langues et identifier les auteurs. Car dans le quartier, "tout le monde sait qui a fait quoi", affirme Yoann Lecourieux. "Le lundi après les dégradations, les enfants sont allés d’eux-mêmes sur les lieux. Ils savaient déjà parfaitement ce qu’il s’était passé", confirme Stéphane Courtine.

    Une partie des familles a voulu faire part, ce lundi matin, de sa solidarité avec le corps enseignant. Prévenus vendredi que le service de garderie resterait fermé, une cinquantaine de parents sont venus prendre part à la mobilisation. "Je voulais montrer qu’on les soutient, explique Lauredana, habitante du quartier et maman d’un élève de six ans. Il faut qu’on trouve une solution ensemble pour protéger cette école."

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