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    Grand Nouméa
  • Aurélia Dumté | Crée le 20.09.2024 à 05h00 | Mis à jour le 20.09.2024 à 05h00
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    Une Calédonienne sur trois a eu recours à interruption volontaire de grossesse, quand 3 femmes sur 10 estiment qu’elles auraient préféré retarder leur première grossesse. La sensibilisation à la contraception semble être un sujet essentiel. Photo Aurélia Dumté
    Une journée dédiée à la sensibilisation à la contraception se déroulait ce jeudi 19 septembre dans le hall du Médipôle. Membres d’associations et d’institutions ont informé et sensibilisé les passants. Une journée essentielle, en Nouvelle-Calédonie, les préjugés sur la contraception sont nombreux et ancrés. Trois femmes sur dix auraient préféré attendre ou ne voulaient pas de leur grossesse.

    Pilules, dispositifs intra-utérins, préservatifs masculins et féminins, implants, schémas de vagins, coupes d’utérus, modèles en trois dimensions de clitoris. Les stands installés dans le hall du Médipôle en ce jeudi 19 septembre sont orientés vers les femmes. Il faut dire que les femmes portent de loin la question de la contraception. Même si, "je parle également aux jeunes hommes, car un enfant, ça se fait à deux, et ils sont intéressés", souligne Noémie, de l’Agence sanitaire et sociale de la Nouvelle-Calédonie. La journée mondiale de la contraception se tient officiellement le 26 septembre. Un peu en avance en Nouvelle-Calédonie, elle se déroule ce jeudi, avec comme objectif principal de "lutter contre les préjugés." Les chiffres du baromètre santé 2021-2022 sont sans appel : l’âge moyen pour une grossesse sur le Caillou est de 23 ans, trois femmes sur dix disent qu’elles auraient préféré retarder cette première grossesse ou ne pas en avoir voulu, une femme sur trois a déjà eu recours à la contraception, 50 % des Calédoniens utilisent un moyen de contraception…


    Audrey de l’association CP2S, Virginie, de l’association Solidarité Sida, Noémie de l’Assnc et Waléa de la Dacas en province des Îles. Elle remarque qu’en province des Îles, l’implant est préféré aux autres contraceptifs dans cette province. Photo Aurélia Dumté

    Des préjugés

    "Il y a énormément de préjugés sur la contraception" constatent les professionnelles de santé présentes sur le site. "Des fausses idées" précise Virginie de l’association Solidarité Sida, comme que les contraceptifs rendraient stériles. "Alors que le fait de ne pas se protéger lors de ses premiers rapports augmente le risque de contracter des infections sexuellement transmissibles, lesquelles peuvent rendre stériles," alerte Audrey de l’association Comité pour la promotion de la santé sexuelle (CP2S).

    Consultations gratuites

    Autres problématiques constatées sur le terrain, la méconnaissance de son propre corps, la peur d’en parler avec ses parents, le coût des contraceptifs… Autant de points sur lesquelles sages femmes ou membres d’association travaillent. "On peut trouver des préservatifs masculins et féminins gratuitement un peu partout, dans les centres médico-sociaux, au Médipôle, certains contraceptifs sont remboursés", liste Noémie de l’Agence sanitaire et sociale. Anne et Karine sont sage femmes à la Direction provinciale des affaires sanitaires et sociales et œuvrent dans les centres médico sociaux de la province sud. "La DPASS propose des consultations gratuites pour tous, y compris les mineurs, et lors de cette première consultation, il n’y a pas d’examen !" rassurent ces deux professionnelles, qui ajoutent que ce ne sont que des femmes qui œuvrent.

    Des contraceptifs gratuits ?

    Les préjugés ont la peau dure, et l’idée qu’une jeune fille ne peut pas tomber enceinte lors de son premier rapport ou que la méthode du retrait pour le garçon est efficace font foi. "Hors c’est totalement faux !" insistent Anne et Karine.


    Nadège et Camille sont sage femmes au CHT. Elles ressentent certaines réticences face à la contraception à cause d’idées préconçues. Photo Aurélia Dumté

    Nadège et Camille, vêtues de leur blouse rose reconnaissable, sont sage femme au CHT. "Il y a tellement d’idées préconçues. Nous rencontrons beaucoup de jeunes femmes qui ont des grossesses non planifiées car elles n’avaient pas de moyens de contraception, alors qu’il existe tellement de choix aujourd’hui !" Mais les deux professionnelles soulignent un point crucial. "Même si c’est remboursé, les jeunes femmes ont peur de la première consultation, ou ne peuvent pas toujours avancer l’argent. Il faudrait que les moyens de contraception soient gratuits pour les jeunes." Une idée qui fait l’unanimité sur les stands de cette journée de sensibilisation à la contraception.

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