Cela faisait près de trois mois que les élus du Mont-Dore ne s’étaient plus réunis dans la grande salle du conseil. Ce jeudi matin, ils se sont à nouveau réunis avec pour principal sujet à l’ordre du jour : le budget de la commune. Et pour cause, la crise sans précédent que traverse le Caillou a de très graves incidences sur les revenus du pays, qui ne peut alors plus verser les dotations prévues aux communes.

Ainsi, le Fonds intercommunal de péréquation, qui représente une grande part du budget d’une mairie, se voit amputé de 373 millions de francs, soit une perte de 26 % pour la commune, dont les "rentrées d’argent dites classiques" faites de subventions publiques et autres recettes propres (location de bureaux ou d’emplacements de marchands ambulants) ont quasiment disparu. Ainsi, le budget municipal perd 797 millions de francs. À l’issue de cette délibération, votée à l’unanimité, le budget de la commune s’élève à présent à 4,8 milliards de francs, contre 5,6 milliards auparavant.

Cataclysme social

Nina Julié, élue d’opposition, du groupe Générations NC, a pris la parole pour souligner que "l’impact des exactions sur notre vie quotidienne va être considérable. Je ne sais pas si on se rend vraiment compte du cataclysme social que l’on va tous subir, on a déjà un aperçu de l’impact financier sur la collectivité. Le niveau de service public va baisser, dans l’accompagnement des familles, la sécurité, le transport, l’accompagnement à l’emploi." Les trois élus indépendantistes de la liste Le Mont-Dore vers une nation arc-en-ciel étaient quant à eux tous absents.

"Toutes les collectivités sont touchées, il n’y avait aucune raison pour que l’on soit épargné au Mont-Dore", répond Eddie Lecourieux, le premier édile. "Il a fallu trouver 800 millions d’économies, on a touché à tous les budgets, y compris celui du personnel, nous sommes allés très loin", déplore le maire. Une économie de près de 127 millions est donc réalisée sur les effectifs. Vingt et un postes prévus pour l’année 2024 ne sont finalement pas ouverts alors que 36 contrats ou départs (aux services techniques, au cabinet du maire, aux finances ou encore à la sécurité…) ne sont pas renouvelés.

Solidarité, économie et sécurité

Le maire précise que "néanmoins nous avons souhaité garder un volet solidarité, un volet sécurité et un volet économique pour aider une partie de la population." Ainsi, le projet de caserne du pôle de sécurité est maintenu. Côté économique, la mairie met à disposition des espaces de travail partagé au marché de Boulari pour les entreprises qui auraient perdu leurs locaux. Elle prend également en charge les barges qui ravitaillent les épiceries du sud de la commune et qui permettent aux industriels et aux agriculteurs de livrer leur marchandise sur le reste du Caillou.

Une autre partie du budget est maintenue afin d’entretenir les réseaux d’eau, les routes… "C’est le cœur des missions de la ville de s’assurer que nos administrés aient accès à l’eau, à l’électricité et que les routes soient en bon état", a souligné le maire.

Le conseil municipal a voté d’autres délibérations, dont certaines directement liées à ce nouveau budget. Ainsi, la Chambre de métiers et de l’artisanat emménage à l’école Adolphe-Boutan, à Yahoué, vide depuis deux ans. Et une enveloppe est dédiée à la réfection des portions de routes municipales dégradées.

La question de Saint-Louis a été soulevée par le maire. La tribu est inaccessible en voiture depuis près de trois semaines, la route provinciale étant bouclée de part et d’autre par les forces de l’ordre. L’accès se fait uniquement à pied et avec un contrôle d’identité. Une situation sur laquelle le maire assure ne pas avoir la main, ni même d’informations détaillées.