"Quand il y a plein de bonne nourriture, la pluie n’a jamais fait reculer les Calédoniens", sourit Sam Masei, entre deux averses, dont le stand a été pris d’assaut dès le matin, malgré la météo maussade. En début d’après-midi, tout le cochon préparé par la famille a déjà été écoulé et il ne reste qu’une poignée de "lu-banane", dessert traditionnel cuit à l’étouffée, qui ne tarde pas à trouver preneuse.

À l’image de Milena, 18 ans, qui repart du stand les bras chargés : "On aime bien retrouver les plats de chez nous. Ce dessert, on en mange rarement. C’est réservé aux grandes occasions et chez nous, on n’a pas de four traditionnel pour le préparer", raconte cette Nouméenne originaire de Wallis-et-Futuna, adepte des Jeudi du centre-ville. "Ce que j’aime, c’est que les gens viennent partager leur culture, faire découvrir leurs cuisines, leurs tenues et leur artisanat. Dans le climat très tendu en ce moment, ça fait toujours du bien ce genre d’évènements qui invite à aller vers les autres."

Et ce n’est pas Aniza, dont le stand regorge de bananes de Thio et de Houaïlou, qui la contredira. "On participe souvent à ce genre de manifestations et ce n’est pas pour rien qu’on revient… et qu’on reste malgré la pluie, glisse cette productrice de la côte Est. Ici, le maître mot, c’est le partage. Entre nous on est bien, ce sont les politiciens qui attisent la violence, mais pour découvrir le cœur de la Calédonie, il faut venir au marché, c’est le vrai lieu du vivre ensemble. Entre nous, il y a de l’amour, de la sagesse et surtout qu’est-ce qu’on rigole !"