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    Grand Nouméa
  • Anthony Tejero | Crée le 19.06.2024 à 17h09 | Mis à jour le 19.06.2024 à 18h47
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    À 15 heures, ce mercredi, les rues du centre-ville étaient vides. Photo Anthony Tejero
    Les conséquences de l’annonce de l’interpellation de responsables de la CCAT, dont le leader Christian Téin, ne se sont pas fait attendre. Dès la fin de matinée, les commerces et les bureaux ont vite fermé pour permettre aux salariés de rentrer chez eux. Un principe de précaution que certains ont endance à trouver "exagéré". Reportage dans le centre-ville de Nouméa.

    Rangées de rideaux baissés, parkings vides, rues désertes…. Il plane comme un air de dimanche (si ce n’est de pandémie) en ce mercredi après-midi, dans le centre-ville de Nouméa. Commerces, bureaux, restaurants… L’ensemble des salariés ont quitté leur travail plus tôt que prévu, dès la fin de la matinée, dans une certaine précipitation qui a créé bon nombre d’embouteillages. Une mesure de précaution après l’annonce de l’interpellation de plusieurs responsables de la CCAT, dont leur figure de proue, Christian Téin, en début de journée.


    Les abords de la caserne Meunier, vers la cathédrale, sont bouclés depuis l’interpellation de Christian Téin et d’autres membres de la CCAT qui peut durer jusqu’à 96 heures. Photo Anthony Tejero

    Vers 15 heures, Valérie N’Guyen était l’une des toutes dernières commerçantes à rester ouverte, non sans appréhension. "J’habite juste à côté, donc je vais fermer vers 16h30 comme tous les jours, même si je suis inquiète. Si j’avais vécu loin, j’aurais également tout de suite fermé pour rentrer chez moi, confie la gérante de l’alimentation L’Hirondelle, qui a la chance d’être située en face du commissariat central. C’est une raison pour laquelle je suis encore là même si je ne suis pas tranquille. Je surveille beaucoup. Les habitués, je les laisse rentrer sans souci, mais s’il y a un groupe que je ne connais pas, je préfère qu’il reste dehors."


    La place de la Paix était également déserte. Photo Anthony Tejero

    Assise devant l’entrée de son immeuble, "exceptionnellement fermée", Marthe est bloquée et attend que son compagnon vienne lui ouvrir. Cette femme de 32 ans est également partie plus tôt du bar-restaurant où elle travaille à l’Anse-Vata. "Mes chefs m’ont demandé de finir à 14 heures au lieu de 17 heures pour rentrer chez moi par mesure de sécurité car ils avaient peur que ce soit risqué dans le centre-ville. Je ne m’attendais pas à voir à ce point tout fermé, je suis très surprise. Ça me semble exagéré mais vu tous les commerces qui ont déjà été saccagés, je peux comprendre que le principe de précaution l’emporte."


    Yvana Taïeb est bien connue des Nouméens pour vendre, en temps normal, des fleurs sur les terrasses des bars et restaurants. Photo Anthony Tejero

    Même sur la place des Cocotiers, les familles se font rares. Assise au soleil, dégustant son thé, Yvana Taïeb fait contre mauvaise fortune bon cœur. "J’ai hâte de pouvoir retravailler mais à peine j’ai commencé ce matin, que les terrasses ont fermé. Je propose des fleurs, mais c’est la guerre, m’a-t-on encore répondu. C’est un peu ridicule", sourit cette célèbre vendeuse ambulante, néanmoins "rassurée" que commerçants et salariés aient préféré fermer boutique. "Cette décision est peut-être un peu forte, mais si c’est pour préserver des familles et des emplois, c’est mieux ainsi."


    Aucune boutique du quartier asiatique n’était ouverte ce mercredi après-midi. Photo Anthony Tejero

    Un avis loin de partager cet homme qui regarde les joueurs de pétanque et qui s’énerve rien qu’à l’évocation du sujet : "C’est vraiment exagéré. Les gens ont peur de n’importe quoi aujourd’hui. Qu’est-ce qu’ils craignent ? On n’est pas en guerre que je sache." Signe que les Calédoniens sont profondément divisés jusque dans leur sentiment d’insécurité.


    Au boulodrome de la place des Cocotiers, l’heure est à la rigolade plus qu’à l’inquiétude. Photo Anthony Tejero

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