- Anthony Tejero | Crée le 01.10.2023 à 22h10 | Mis à jour le 03.10.2023 à 09h56ImprimerLes campagnes de prélèvement sont menées par la ville avec le concours de la Sécurité civile, mais en dehors des aires de gestion durable de l’îlot Maître, de l’îlot Canard et de la pointe du Kuendu, depuis une décision du tribunal administrative, tombée Photo Archives LNC / Nicolas PetitDepuis janvier 2023, 127 requins tigres et bouledogues ont été abattus dans les eaux nouméennes au cours des campagnes de prélèvement organisées par la mairie. Du jamais vu. Ce chiffre est d’ailleurs nettement supérieur au nombre total de squales abattus entre 2019 et 2021.
C’était déjà la neuvième campagne de "régulation" de l’année diligentée par la ville de Nouméa. Comme après chaque pêche, la mairie a rendu public son bilan : entre le lundi 18 et le vendredi 22 septembre, 12 requins, dont 9 tigres et 3 bouledogues, ont ainsi été abattus. Mais combien de squales ont été tués depuis le début de ces opérations ?
En 2023, 127 requins, dont 44 bouledogues et 83 tigres, ont déjà été pêchés. Le pic de prélèvements a été atteint après les trois attaques survenues à l’anse Vata, soit en mars (23 squales abattus) et en avril (26 individus). Depuis, le nombre de spécimens tués est en baisse.
203 squales abattus depuis 2019
Au total, depuis le début des campagnes, qui ont été lancées en 2019 après l’attaque d’Anthony, en baie de l’Orphelinat, ce sont 203 squales (98 bouledogues et 105 tigres) qui ont été prélevés, selon les chiffres communiqués par la mairie.
Si le nombre de spécimens abattus en 2023 est sans commune mesure par rapport aux années précédentes, une autre évolution est à noter du côté des espèces pêchées. Alors que les prélèvements ont essentiellement concerné des requins bouledogues jusqu’en 2020, les tigres sont davantage concernés depuis 2021.
Quelles sont les conséquences des prises accidentelles ?
À noter que ces données ne prennent pas en compte les prises accessoires, c’est-à-dire les espèces protégées accidentellement pêchées lors de ces campagnes. Si la mairie assure relâcher vivants ces squales, certaines associations comme Sea Shepherd NC s’inquiètent de leur taux de survie une fois en mer.
Selon la ville, 202 prises accessoires ont ainsi été recensées, dont une grande majorité de requins ainsi que quelques espèces de gros poissons. Au total, quatre de ces spécimens auraient trouvé la mort depuis le début de l’année, soit deux requins citron, un requin de récif et un barracuda.
Ces animaux avaient été capturés par des palangres mises en place toute la nuit. Un dispositif très vite stoppé en raison de ces "dommages collatéraux". Désormais, les palangres ne sont plongées que la journée et en présence des pêcheurs.
Quant aux lieux de prélèvement, plus de 60 % des spécimens abattus ont été pêchés dans deux secteurs : l’îlot Maître (50 requins) et l’anse Vata (28). À noter qu’en raison d’une récente décision du tribunal administratif, les campagnes de prélèvement ne peuvent plus être menées, depuis septembre, dans les aires de gestion durable de l’îlot Maître, de l’îlot Canard et de la pointe du Kuendu.
Phase de sauvegarde
Pour rappel, après chaque campagne, les activités nautiques sont interdites sur l’ensemble des plages nouméennes ainsi qu’à l’île aux Canards et à l’îlot Maître pendant cinq jours.
La baignade n’est autorisée que dans un périmètre restreint de la plage de la BD en attendant l’installation d’une barrière anti-requins, qui devrait être posée d’ici le mois de novembre. Photo Anthony TejeroÀ l’issue de cette "période de sauvegarde", les activités peuvent reprendre "aux risques et périls des usagers", insiste la mairie qui juge bon de préciser que la baignade est proscrite sur l’ensemble des plages, à l’exception de la zone protégée de la baie des Citrons.
25 millions de francs par an consacrés aux abattages
Un fonctionnement auquel les Nouméens doivent s’habituer puisqu’il pourrait perdurer jusqu’à l’an prochain. Pour rappel, le 8 juin, le conseil municipal a voté la prolongation des campagnes mensuelles de pêche dites " préventives " de requins-tigres et bouledogues. Si cette décision divise les élus municipaux, l’assemblée a néanmoins validé la poursuite de ces opérations jusqu’à la fin de l’année et "probablement" encore en 2024, soit un budget prévisionnel de 25 millions de francs par an.
Le secrétaire général Romain Paireau a néanmoins précisé qu’en 2024, ce rythme serait sans doute moins soutenu, au fur et à mesure de l’installation des barrières anti-requins à la BD, au Château-Royal puis à l’anse Vata, et en fonction du nombre de spécimens abattus. Au total, une enveloppe de 50 millions est donc prévue pour les prélèvements.
MERCI DE VOUS IDENTIFIER
Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.X
J'AI DÉJA UN COMPTEJE N'AI PAS DE COMPTE- Vous n'avez pas encore de compte ?
- Créer un nouveau compte
Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement. -
-
DANS LA MÊME RUBRIQUE
-
VOS RÉACTIONS
- Les transports aériensà consulter ici