- A.-C.P. | Crée le 07.07.2021 à 19h10 | Mis à jour le 07.07.2021 à 23h47ImprimerCette carte postale de 1909 montre le Musée-Bibliothèque, qui regroupe une collection de livres et d'objets réunis depuis 1863. Le premier inventaire a été réalisé par Julien Bernier, nommé conservateur en 1900. Collection MNCA l'occasion des 50 ans de l'actuel musée, retour sur la longue existence de la structure, créée en 1863. En travaux depuis un an, une nouvelle vie attend l'établissement à sa réouverture prévue mi-2022, lieu essentiel de la conservation et de la valorisation de la culture kanak et océanienne.
Aux origines
Créé en 1863, le musée de la Nouvelle-Calédonie est le plus vieux du pays, les autres ne verront le jour que dans les années 1990. Au départ, l'entité rassemble des œuvres destinées à voyager pour participer à des expositions métropolitaines ou internationales. L'objectif est alors de promouvoir la colonie. Il devient Musée colonial à la fin du XIXe siècle, puis s'installe à Bernheim en 1905. Le pavillon est alors nommé Musée-Bibliothèque. L'établissement est rebaptisé Musée néo-calédonien en 1960. La collection s'enrichit au cours du XXe siècle. Plusieurs noms ont contribué à sa constitution : John Higginson, qui a fait un don important en 1897, ainsi que les ethnologues Maurice Leenhardt et Jean Guiart.
1971
En 1970, le musée est en construction, face aux remblais de la Moselle. Collection Marika TortelierLa construction de l'actuel bâtiment, conçu par l'architecte Pierre Raighasse, est achevée en 1971. Le musée, inauguré le 6 juillet, dispose désormais d'un lieu dédié. L'édifice s'élève face aux remblais de la baie de la Moselle. Visité par près de 25 000 personnes par an, il rassemble aujourd'hui 9 500 objets répartis en plusieurs collections.
Objets kanak : le fleuron
Certains des objets donnés par l'ethnologue Jean Guiart sont visibles sur cette photo de l'entrée du musée en 1971. Collection MNCAu fil des acquisitions, la collection d'objets kanak traditionnels devient le fleuron avec plus de 2 200 objets. Il s'agit de l'une des plus riches au monde, notamment en ce qui concerne l'art statuaire lié à la grande case. Les pièces sont issues de tous les domaines (vie quotidienne, guerre traditionnelle, danse, chasse, pêche, cérémonies) et de toutes les aires coutumières. Les autres sont les collections archéologique (environ 800 objets de type pétroglyphes, pierres polies, pots, etc.) ; iconographique (environ 3 600 peintures, dessins, gravures, cartes postales, photographies, timbres et enveloppes) ; océanienne (objets des populations de l'arc mélanésien et de Polynésie) et celle de l'histoire de la Nouvelle-Calédonie qui regroupe des objets liés au bagne.
Trop étroit et vieillissant
La façade du musée à ses débuts, à l'angle de l'avenue Foch et de la rue Brun. Collection MNCAvec le temps, des travaux d'extension et de réaménagement deviennent nécessaires (lire par ailleurs). L'état de l'établissement empêche son développement. La réserve du musée, qui date de 1984, est pleine, les bureaux administratifs et espaces dédiés aux animations culturelles sont insuffisants et la muséographie dépassée. Il faut un espace plus grand, rénové et modernisé.
Une renaissance
Le plan du futur musée montre la façade en écailles.
Vue d'architectes Gaëlle Henry Architecte et Why ArchitectureCe qui devrait être baptisé le "MUZ" comprendra plusieurs aires. Un lieu d'exposition permanente sera découpé en sept séquences : l'épopée du Pacifique, les origines, la civilisation kanak, les explorateurs et la prise de possession, l'évolution d'un terroir kanak, la chronique d'un pays en devenir et la communauté de destin. Un autre sera dédié aux expositions temporaires, et la nouvelle muséographie, qui inclura une part importante d'immersion numérique, accordera une place, jusque-là inexistante, à la valorisation du patrimoine archéologique, notamment des poteries Lapita. Un pôle pédagogique, un café, une boutique, un jardin, etc., sont également prévus.
Les travaux ont commencé en août 2019. Photo Stéphane PerettiLe "Muz" en 2022
Le musée est fermé le 1er juillet 2019 en vue des travaux. Tout commence par le délicat déménagement des pièces qui, emballées, sont transportées vers un lieu de stockage temporaire. Situé dans le Grand Nouméa, il a été spécialement créé pour l'occasion. Son emplacement est gardé secret. Avant d'intégrer le site, les objets sont congelés pendant 48 heures en chambre froide pour tuer les insectes qui pourraient être présents, notamment sur les pièces en bois ou en fibres. Les travaux démarrent dans la foulée, mais le chantier n'est officiellement lancé que le 6 juillet 2020, en présence des institutions. Une partie de l'existant est déconstruite, il ne reste aujourd'hui que les murs du bâtiment principal. La réouverture au public est envisagée mi-2022. La nouvelle structure sera plus grande (2 600 m2 de surface supplémentaire) et les anciens locaux seront rénovés (2 200 m2 du bâtiment actuel), sans compter les espaces extérieurs dont des jardins (3 900 m2). Les façades de l'extension, qui seront recouvertes d'écailles en acier et en bois, sont censées symboliser la peau d'un tricot rayé. Ce projet de 2 milliards de francs, inscrit au contrat de développement 2017-2021, est financé à 70 % par la Nouvelle-Calédonie et à 30 % par l'État. Une somme qui inclut la construction des réserves externalisées pour 245 millions de francs.
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