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    Grand Nouméa
  • Aurélia Dumté | Crée le 21.08.2024 à 14h08 | Mis à jour le 21.08.2024 à 14h08
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    Iphigénie, premier convoi vers la Nouvelle-Calédonie, exposition temporaire en place au Musée maritime du 21 août au 19 octobre retrace ce premier voyage de condamnés au bagne de la Nouvelle à bord de l’Iphigénie, une frégate militaire spécialement équipé Photo A.D.
    L’exposition était prévue au mois de mai, elle se tient finalement à partir d’aujourd’hui. L’Iphigénie, premier convoi de condamnés à destination du bagne de la Nouvelle, a jeté l’ancre le 9 mai 1864 à l’anse Paddon, avec à son bord 623 passagers, dont 250 bagnards. C’est cette traversée, à bord de cette frégate, que retrace l’exposition qui se tiendra jusqu’au 19 octobre.

    C’était il y a 160 ans. 250 bagnards triés sur le volet débarquent à l’anse Paddon, actuelle Nouville. Ce sont les premiers transportés du bagne. Ils construiront leurs propres geôles. Ces condamnés arrivent à bord d’une frégate de 54 mètres de long, l’Iphigénie. Le Musée maritime propose une exposition temporaire afin de découvrir ce navire militaire spécialement aménagé pour ce trajet de cinq mois, avec 663 personnes à son bord. Une traversée exceptionnelle dans le but de bâtir un bagne en Nouvelle-Calédonie.


    Une superbe maquette de la frégate Iphigénie a été réalisée bénévolement par Jacques Laville. Photo A.D.

    Si le site historique de l’île Nou retrace en partie cette expédition, le Musée maritime, dans son rôle, détaille les conditions de la traversée et les spécificités de ce bateau. L’exposition temporaire est agrémentée de deux pièces maîtresses, exceptionnelles car inédites. La plus imposante est la maquette de l’Iphigénie. L’auteur, Jacques Laville, ancien pilote maritime, compte près de 400 heures de travail sur ce projet bénévole. "Il a plus de 90 ans !, souligne Alain Le Breüs, président de l’Association du Musée maritime de Nouvelle-Calédonie. Il est également l’auteur de la maquette de la Monique." Une reproduction unique donc, qui vient compléter le fonds du Musée.


    À l’occasion de ce trajet de cinq mois, la frégate a été aménagée avec deux grandes cages contenant chacune 125 forçats. Des conditions de traversée extrêmement dures. Photo A.D.

    Ce bateau militaire a été spécialement aménagé pour transporter 250 condamnés. Deux grandes cages installées de part et d’autre du navire accueillaient 125 forçats. "Il n’y avait pas assez de place pour installer des hamacs pour tous, certains dormaient par terre. Les condamnés pouvaient sortir 4 heures par jour, et ils chantaient le dimanche", raconte Valérie Vattier, directrice du musée. À bord du navire, également, des bœufs vivants, des poules, pour nourrir les 623 passagers, composés de membres d’équipage, de personnel administratif pour construire Port de France, future Nouméa, des gardes-chiourmes et les 250 bagnards.


    Une pièce inédite est à découvrir : le registre des bateaux de condamnés et la liste des transportés. Quelques noms sont encore bien connus sur le Caillou. Ce registre est un don de M. et Mme Moret. Photo A.D.

    Au fil de l’exposition, une autre pièce attire le regard du visiteur : un registre rédigé à la main. "C’est un don de M. et Mme Moret, deux passionnés d’histoire. Ils ont découvert ce registre dans leur placard, ils ne savaient même pas qu’ils l’avaient !" sourit Valérie Vattier. Ce cahier liste l’arrivée des bateaux de transport de condamnés au bagne et leurs passagers condamnés. L’Iphigénie est donc le premier navire de la liste. Quelques noms résonnent encore aujourd’hui. "Sur les 250 condamnés, deux sont morts pendant la traversée, 89 décèdent durant leur peine, 152 sont libérés, et de ces libérés, 101 enfants naissent, raconte la directrice du Musée maritime. C’est ce qui fait la mosaïque de ce pays. Cette histoire contemporaine est enracinée."


    Une foule de détails passionnants sont à découvrir dans cette exposition qui se tient au Musée maritime jusqu’au 19 octobre. Photo A.D.

    Lors de cette exposition, les visiteurs apprendront que le médecin de bord soignait les passagers et l’équipage avec du jus de citron et du vin de quinquina, que le bateau a transporté le phare Amédée en pièces détachées ou encore qu’il est revenu sur le Caillou trois ans plus tard. Pour d’autres détails passionnants, il faudra se rendre sur place.

    Quant aux autres rendez-vous à venir au Musée maritime, au vu de la situation, de l’insécurité, de l’instabilité, du couvre-feu, "nous avançons au jour le jour, nous nous adaptons", indique la directrice du Musée. Le 11 septembre, tout de même, Christiane Terrier donnera une conférence sur le bagne de Guyane.

    Note

    Exposition Iphigénie, premier convoi vers la Nouvelle-Calédonie, à découvrir au Musée maritime les mercredis, vendredis et samedis, de 9 heures à 16 heures. Tarif : 700 F à gratuité.

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