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    Grand Nouméa
  • Anthony Tejero | Crée le 07.11.2023 à 20h16 | Mis à jour le 07.11.2023 à 21h03
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    La dernière délibération de la séance relative au financement des barrières anti-requins a, de loin, été la plus débattue. Photo A.T.
    Les élus de Nouméa ont habilité, ce mardi soir, la maire à signer une convention avec l’État qui financera à hauteur de près de 60 millions de francs les deux prochaines barrières anti-requins prévues sur les plages du Chateau-Royal et de l’anse Vata. Un sujet qui a soulevé interrogations et critiques de la part de l’opposition.

    Alors que les travaux d’installation de la barrière anti-requins viennent de commencer à la baie des Citrons, le conseil municipal s’est penché, ce mardi soir, sur le financement des deux autres filets prévus sur les plages du Château-Royal et de l’anse Vata, d'ici l'an prochain.

    Les élus ont ainsi habilité la maire, Sonia Lagarde, à signer avec l’État une convention pour le financement de l’installation de ces dispositifs dans le cadre du Fonds d’intervention maritime (FIM), soit une enveloppe de 59,6 millions de francs (le budget global n’est lui pas encore connu, le dialogue compétitif pour identifier les entreprises en charge de ces chantiers étant toujours en cours).

    Ce vote n’a en revanche pas fait l’unanimité des élus et a, sans grande surprise, provoqué un débat parfois houleux entre les différents groupes politiques. À commencer par Jérémie Katidjo-Monnier, qui salue la participation de l’État, mais pointe le "manque de vision globale" de l’exécutif dans la gestion de la crise requins. "Quid des drones qui avaient disparu avant les derniers accidents ? Seront-ils remis en place après l’ouverture des filets ?, interpelle l’élu Calédonie ensemble. Sans oublier les autres plages qui ne sont toujours pas protégées puisqu’aucun autre projet ne nous est présenté. Je pense au Kuendu beach, à l’île aux Canards, à la baie Sainte-Marie : avez-vous plus d’informations à fournir aux élus municipaux ou est-ce que ça se limitera donc à ces trois plages pour solde de tout compte ?"

    Vers une intelligence artificielle pour surveiller les plages ?

    Si l’exécutif botte en touche sur cette dernière question, le secrétaire général tient néanmoins à apporter quelques précisions sur les drones qui ne sont pas la "solution miracle" contrairement à certaines idées reçues. "Nous avons effectué de nombreux vols préventifs depuis 2019. Or en Nouvelle-Calédonie comme ailleurs, un constat s’impose : les drones sont capables de faire une détection à peu près fiable lorsqu’il y a moins de deux mètres d’eau, que cette eau est totalement cristalline, qu’il n’y a pas de turbidité, que le fond est de sable blanc et qu’il n’y a pas d’herbiers ou d'algues coralliennes. Ce n’est donc pas du tout ce qu’on a sur le littoral nouméen, assure Romain Paireau, qui annonce que la ville s’intéresse de près à une nouvelle solution : Nous continuons à suivre les dernières avancées sur les logiciels dits d’intelligence artificielle qui pourraient permettre de discriminer avec plus d’assurance les squales. Quand on est en charge de la sécurité des personnes, on ne peut pas se permettre de mentir et on ne peut pas vendre du rêve avec des drones. La barrière d’exclusion des requins de la baie des citrons va, elle, vendre de la sécurité."

    "Quelles garanties sur l’environnement ?"

    Un discours qui ne satisfait pas l’élu indépendantiste Joseph Boanemoa, opposé à cette délibération, en raison du risque que pourraient faire peser de telles structures sur l’environnement marin. "Il y a le côté sécuritaire, certes, mais déjà, les requins ne rentrent pas uniquement sur les baies que vous protégez. Par ailleurs, aujourd’hui, quelles garanties avez-vous sur l’aspect environnemental quant au risque de dégâts collatéraux ? interroge la tête de liste Unité pays, qui pressent une nouvelle levée de boucliers à ce sujet. Il ne faudra pas s’étonner s‘il y a d’autres actions d’associations environnementales, comme EPLP, qui se mobilisent contre ces projets. Une autre approche pourrait être entreprise par la mairie pour une prise en compte réelle des gens de ce pays et notamment des associations."

    Note

    Retrouvez l’interview de la maire Sonia Lagarde sur la gestion du risque requins, l’installation des filets et les interdictions de baignade ce mercredi 8 novembre, sur notre site internet.

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