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    Grand Nouméa
  • Baptiste Gouret | Crée le 06.06.2024 à 15h02 | Mis à jour le 06.06.2024 à 15h02
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    Le marché de Moselle a rouvert ce jeudi. Les clients sont venus nombreux en quête de fruits, de légumes et de poissons. Photo Baptiste Gouret
    Fermé depuis le début de la crise, le marché municipal a rouvert, ce jeudi matin. Les clients ont été nombreux à venir chercher des légumes ou du poisson, encore très difficile à trouver dans certains quartiers. Une reprise qui participe aussi à l’impression d’un retour à la normale tant espéré.

    Des files d’attente devant les étals, des clients attablés à la terrasse de la buvette, un musicien au milieu de la place… À Moselle, le marché a rouvert, ce jeudi matin, avec tous les ingrédients qui font d’ordinaire son succès. Après plus de trois semaines de fermeture, cette reprise était très attendue par les clients comme les exposants. "Ça fait vraiment plaisir" salue Ludmila, venue de Robinson avec son mari pour acheter "des bananes et du poisson". Des produits encore difficiles à dénicher dans leur quartier. "Il n’y a plus grand-chose chez nous."


    Les stands de poisson ont été pris d’assaut. Photo Baptiste Gouret

    Devant un stand de poissons où se serrent des dizaines de clients, Emma attend dans l’espoir de repartir avec un filet. Elle était à l’agence OPT d’en face lorsqu’elle a appris que le marché était ouvert ce matin. Pour l’habitante de la Vallée-du-Tir, c’est l’occasion de trouver des produits devenus particulièrement rares par chez elle. "Le petit magasin en bas de chez moi a complètement brûlé." C’était le dernier qui vendait du poisson.

    Des commerçants absents

    Sous les halles du marché, on était toutefois loin d’une configuration habituelle, ce jeudi matin. Une grande partie des étals sont restés vides, par manque de commerçants capables de se déplacer jusqu’à Nouméa. "Ce n’est pas très chargé en légumes", regrette Nadia, qui repart avec un cabas vide. Fred et sa femme font partie des rares maraîchers à occuper un stand en ce jour de réouverture. Une présence qui était loin d’être garantie. "On vient de Boulouparis, ce matin c’était la première fois que le col de la Pirogue n’était pas bloqué", raconte Fred, qui a régulièrement tenté le trajet depuis le déclenchement des émeutes le 13 mai.


    Fred est venu avec sa femme de Boulouparis pour vendre leur production de fruits et de légumes. Photo Baptiste Gouret

    Lui qui travaille habituellement dans le BTP est venu donner la main à sa femme, ce matin, et continuera de la faire tant que son chantier à Nouville sera interrompu.

    Si l’effort est conséquent pour descendre jusqu’à Nouméa, avec "jusqu’à 4 heures de route" sans garantie de pouvoir repartir, la récompense est bien réelle. "Il y a du monde, ça a bien tourné ce matin", note Fred.

    Isabelle est plus éloquente encore. "C’est un véritable soulagement, lance la vendeuse de poissons, présente au marché de Moselle depuis 2006. C’est un endroit stable pour vendre, ça évite de le faire en bord de route, et les clients sont vraiment contents de nous retrouver." Certains étaient là "dès 6 heures" à attendre l’arrivée des produits frais. "C’est parti vite", observe Isabelle, devant son étal où seuls des filets de thon blanc sont encore disposés. Elle ne va pas s’en plaindre, elle qui n’a plus vendu sa marchandise depuis le 13 mai.


    Dès 8 heures, des stands étaient déjà vidés d’une partie de leurs produits, comme ici où seuls des filets de thon blanc étaient encore disponibles. Photo Baptiste Gouret

    "On revoit les gens, ça fait du bien"

    La poissonnière voit dans cette réouverture bien plus qu’une bonne nouvelle économique. "Il y a toute sorte de personne ici, le marché, c’est aussi un lieu du vivre-ensemble." Chez certains, cette reprise n’était en effet qu’un prétexte pour goûter un peu à la vie d’avant. "On retrouve une forme de convivialité", s’enthousiasme Maïré, qui a profité de cette occasion pour offrir à sa mère une première sortie en trois semaines. Elle aurait bien aimé repartir avec quelques légumes, "mais il n’y a pas grand-chose" et le prix du morceau de chou l’a refroidie. Qu’importe, "on revoit les gens, et ça fait du bien."


    Sylvain, artisan, n’a pas hésité en apprenant que le marché rouvrait, ce jeudi. Photo Baptiste Gouret

    Sylvain, lui aussi, est heureux de voir des visages décontractés et souriants passer devant son stand. Contrairement à ce qu’il s’imaginait, "les gens ne sont pas trop énervés", remarque l’artisan, spécialiste des créations en cuir. Un état d’esprit qu’il explique par la disposition des lieux. "C’est un espace ouvert et aéré, c’est différent des magasins où les gens doivent faire la queue." Comme nombre de ses collègues, Sylvain a perdu une partie de ses partenaires et de ses points de vente dans les émeutes. Mais il se veut quand même confiant pour la suite. "Je suis très optimiste. Ça va repartir. Certes, ça a freiné très fort, mais rien ne s’arrête jamais dans ce monde."


    La buvette, elle aussi, a rouvert. Photo Baptiste Gouret


    Une partie des exposants n’étaient pas présents. Photo Baptiste Gouret


    Le marché avait fermé ses portes dès le 14 mai et le déclenchement des émeutes. Photo Baptiste Gouret


    Maïré et sa mère sont venues avant tout pour se promener et retrouver l’ambiance chaleureuse du marché. Photo Baptiste Gouret

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