- Anthony Tejero | Crée le 04.11.2024 à 12h14 | Mis à jour le 04.11.2024 à 12h21ImprimerSi les guirlandes lumineuses restent sur la place des cocotiers, la plupart des animations de Nouméa féerie n’auront pas lieu cette année. Photo Thierry PerronAlors que les caisses de la ville sont exsangues, la mairie doit annuler une grande partie de ses animations de fêtes de fin d’année, dont Nouméa féerie et le feu d’artifice du 1er janvier. Néanmoins, les illuminations s’empareront de la place des Cocotiers où un marché d’artisans et des spectacles jeune public se tiendront tous les soirs, du 14 au 23 décembre.
La maire de Nouméa l’annonce d’emblée : "Nous allons passer de quelque chose d’extraordinaire" à des festivités "a minima" à l’approche de Noël. En clair, "la féerie de Nouméa telle qu’on l’a connue ces dernières années n’aura pas lieu", insiste Sonia Lagarde, qui doit faire à "une situation financière catastrophique" pour sa commune, contrainte d’opérer "des coupes sombres" sur les budgets jusque-là dédiés à l’événementiel.
Pour autant, la ville tient à ce que cette période "soit une vraie trêve" pour les familles et surtout pour les enfants, avec le maintien de quelques animations sur la place des Cocotiers, en signe d’un "retour à la normale" attendu par bon nombre de Calédoniens. "Les arbres seront quand même illuminés, puisqu’on avait l’habitude de faire ça en régie, en mairie. Il y aura également des spectacles pour les enfants, pendant une dizaine de jours, au lieu d’un mois, au kiosque à musique, mais avec des troupes exclusivement locales et non plus internationales", présente la première magistrate, qui en profite pour annoncer une nouveauté, officialisée ce lundi 4 novembre : l’organisation d’un marché d’artisans, chaque soir, place de la Marne, du 14 au 23 décembre. Un "village de Noël" qui devrait permettre aussi "de s’aider les uns, les autres", notamment pour ces professionnels, dont l’activité est clairement "en souffrance" depuis le 13 mai.
Le père Noël viendra-t-il à Nouméa ?
"Il était important de leur donner des perspectives pour le mois de décembre qui est l’une des périodes importantes de l’année, glisse Élizabeth Rivière, présidente de la CMA (Chambre des métiers et de l’artisanat), qui a donc signé sa "dernière" convention avec la ville (avant les élections de la chambre consulaire prévues ce mardi 5 novembre). Dans le contexte où beaucoup de fêtes n’ont pas pu avoir lieu depuis le 13 mai, notamment la fête des mères, et où certains artisans se trouvaient à la gare maritime où il y a eu l’arrêt des croisières, on espère qu’ils vont pouvoir retrouver une partie des ventes sur cette période de fin d’année et écouler leurs produits."
Quant à l’arrivée du père Noël dans Nouméa, que les enfants se rassurent : le grand barbu devrait faire son apparition, même si les conditions de sa venue ne sont pas encore très claires. "Il sera toujours là quand même parce que le Père Noël est éternel. Je ne peux pas vous dire comment il viendra, mais en tout cas, il sera là le 24 décembre", assure Sonia Lagarde.
Dix ans de féerie de Noël à Nouméa
C’est depuis son élection à la tête de la ville, en 2014, que Sonia Lagarde a lancé le concept de Nouméa féerie, voilà donc dix ans. "Pour moi, c’était un vrai défi, de mettre en lumière cette place des cocotiers. Les réactions, au départ, n’étaient pas si bonnes que ça. On me disait que ce n’est pas possible de réunir autant de monde. Mais cela a été un véritable succès qui perdure. Au bout du compte, sur un mois, on est arrivé à avoir 40 000 personnes, ce qui est absolument énorme, avec plusieurs milliers de personnes chaque soir, et c’est un vrai bonheur pour tout le monde", rappelle la première magistrate, qui estime à une "quarantaine" de millions le budget alloué par la ville à ces festivités, incluant le feu d’artifice du 1er janvier (qui sera également annulé cette année). "On a l’impression que c’est beaucoup d’argent. Mais, tout confondu, quand vous ramenez ce chiffre au nombre de gens qui sont venus à la fois à la féerie de Noël, aux spectacles gratuits ou au feu d’artifice, cela revient à peu près 500 francs sur un mois."
"Je suis allée chercher des sous par tous les moyens"
Des sommes que la ville n’est donc pas en mesure, cette année, de débloquer, répète Sonia Lagarde, qui craint une prochaine mise sous tutelle de l’État des communes sans aide de l’Hexagone, d’où elle revient justement : "Je suis allée chercher par tous les moyens des sous, puisque la Nouvelle-Calédonie n’est plus capable de nous payer ce qu’elle nous doit. Et donc voilà, aujourd’hui, la situation est extrêmement difficile pour l’ensemble des communes, mais particulièrement pour la commune de Nouméa. Quand vous savez que la Nouvelle-Calédonie doit 5,5 milliards, qu’elle est incapable de nous payer, je vous laisse imaginer le reste", martèle la maire, qui à Paris, "pense avoir été entendue".
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