Alors qu’il navigue au large de Nouméa, le Betico 2 est confronté à un départ de feu au niveau des machines. L’équipage ne parvient pas à le maîtriser et l’incendie se propage, menaçant l’intégrité de l’ensemble des passagers. Le décor est planté. L’exercice peut démarrer. Ce mardi matin, plus d’une centaine de personnes issues des rangs de la gendarmerie, du Centre de coordination de sauvetage maritime (Coss), des sauveteurs en mer (SNSM), de la sécurité civile, des formes armées (Fanc), du Samu et de la compagnie Sudîles ont participé à la simulation d’un sauvetage maritime de grande ampleur près des côtes nouméennes.

Un exercice Orsec organisé chaque année pour éprouver la capacité de l’ensemble de ces acteurs à se coordonner si un accident d’une telle envergure se produisait. "Avec cette opération de niveau 3, on est à l’échelle maximale d’une crise maritime, ça permet d’entraîner l’ensemble des acteurs, en renforçant également le dispositif par la mise en place d’une équipe de gestion d’intervention et d’une équipe de gestion de crise", explique le capitaine de vaisseau Denis Camelin, commandant de la zone maritime de Nouvelle-Calédonie.

Évacuations par hélicoptère

La simulation a duré toute la journée. Ce sont d’abord les membres de la Capacité nationale de renfort pour les interventions à bord des navires (Capinav), nouvelle unité composée de marins-pompiers de la base navale et de pompiers de la sécurité civile, qui sont intervenus pour maîtriser le feu simulé à bord du Betico. Mais le scénario du jour ne se limitait pas à l’incendie. L’exercice consistait également à porter secours à un navire dont la propulsion est endommagée et qui finit par s’échouer brutalement sur le récif, occasionnant un grand nombre de victimes.

Les équipes du Samu et les sauveteurs en mer ont ainsi pris le relais à bord pour secourir les victimes et mettre en place un poste médical avancé, avant l’évacuation par hélicoptère des passagers les plus grièvement blessés. Les deux premières parties de l’exercice se sont déroulées près de l’îlot Larègnère. La dernière a eu lieu le long de la gare maritime, à proximité du quai Ferry. C’est ici qu’un radeau de survie a été déployé pour permettre au reste des passagers de rejoindre la terre ferme.

Dix heures d’opération

Pour jouer le plastron, c’est-à-dire le groupe de blessés, le centre d’opération et de secours a pu compter sur des étudiants du centre de formation aux métiers de la mer et de l’école d’infirmiers. L’occasion de "découvrir une facette de leurs futurs métiers", pense le capitaine de vaisseau Denis Camelin.

L’exercice colossal a pris fin vers 17 heures, après dix heures d’opération et le déploiement de moyens maritimes et aériens conséquent. En Nouvelle-Calédonie, jamais un accident n’a nécessité la mise en place d’un tel dispositif. Un plan Orsec de niveau 3 avait toutefois été déclenché en juillet 2017 lorsque le navire britannique Kea Trader s’était échoué sur le récif Durand, au large de Maré.