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    Grand Nouméa
  • Baptiste Gouret | Crée le 18.09.2024 à 16h08 | Mis à jour le 18.09.2024 à 16h08
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    Le GIE Karuïa a remis ses bus en circulation ce week-end, contre l’avis du SMTU. Photo Achives LNC/Thierry Perron
    Les violences survenues le 13 mai imposent une refonte complète de l’organisation des transports dans l’agglomération, juge le SMTU. Le réseau, sur lequel Karuïa a décidé de remettre ses bus en circulation ce week-end, ne correspondrait plus aux attentes des usagers ni aux contraintes financières des collectivités. Le délégataire est invité à "revenir à la table des discussions" pour travailler à une reprise en mode dégradé le 1er octobre.

    Le "coup de force" de Karuïa ne passe toujours pas, du côté du Syndicat mixte des transports urbains (SMTU). Quatre jours après la décision unilatérale du délégataire de remettre en circulation ses bus sur une partie des lignes qu’il exploite à Nouméa, la présidente du SMTU, Naïa Wateou, et son directeur, Hugues Georgelin, ont tenu une conférence de presse pour évoquer la "mise en péril" que représentait cette initiative pour le réseau Tanéo. "On comprend le besoin de reprise, mais ce n’est pas si simple", juge Naïa Wateou.

    Les violences survenues le 13 mai ont occasionné au moins un milliard de francs de dégâts sur le réseau, dont 800 millions pour la seule ligne du Néobus. Des agents "ont été agressés", note également la présidente. Des zones restent encore trop peu sécurisées. Difficile, dans ces conditions, de reprendre la route selon le Syndicat mixte. Surtout, "la cartographie des besoins a volé en éclat". Avec la destruction de centres commerciaux, de certaines écoles et la perte d’attractivité de zones entières depuis le 13 mai, "des attentes qui existaient chez les usagers ont disparu" et "le réseau Tanéo tel qu’on le connaissait n’existe plus". Raison de plus, pour le SMTU, de prendre le temps de le repenser en profondeur, plutôt que de forcer une remise en circulation des bus.

    Quelle fréquentation ?

    Ce travail de refonte du réseau Tanéo est engagé "depuis juin" entre le SMTU et ses partenaires (délégataires, forces de l’ordre, collectivités…) , révèle Hugues Georgelin. "On doit répondre à un certain nombre de questions : quelles rues empruntées, dans quels quartiers peut-on rentrer, doit-on rouler le dimanche et pendant les vacances scolaires, sur quelle amplitude horaire, pour quel prix du ticket…, énumère le directeur du SMTU. Notre rôle, c’est de trouver un compromis malgré toutes ces contraintes et de remettre en place ce service public."


    Naïa Wateou, présidente du SMTU, et Hugues Georgelin, directeur, ont tenu une conférence de presse pour demander à Karuïa de "revenir à la table des discussions". Photo Baptiste Gouret

    Un exercice rendu encore plus difficile par l’incertitude de la fréquentation future du réseau. Samedi, 1 000 validations de tickets ont été enregistrées, contre 6 000 à 7 000 pour un samedi d’avant crise. "On est sur une fréquentation moyenne de 10 % avec des bus qui roulent quasiment à vide", constate Naïa Wateou. Le SMTU estime les recettes quotidiennes actuelles "entre 600 000 et 800 000 francs", contre 4,2 millions générés chaque jour avant la crise. "Ce n’est pas soutenable financièrement", poursuit la présidente du SMTU. D’autant que le Syndicat mixte devra composer avec des collectivités aux finances exsangues. "70 % du prix d’un billet Tanéo est aujourd’hui financé par les collectivités." Pourront-elles, à l’avenir, engager de telles dépenses ? "Tout le monde devra faire des efforts." En attendant, le SMTU se prépare à recevoir une facture de Karuïa "de 100 millions de francs pour le mois septembre", correspondant aux termes du contrat en cours. "Une prise d’otages", fustige Naïa Wateou.

    "On prendra les mesures nécessaires"

    Avant que Karuïa décide de relancer seul du service, une reprise du réseau était déjà envisagée au 1er octobre, avec la remise en circulation de huit lignes (4 pour Karuïa et 4 pour Carusd), toutes en provenance ou à destination de Moselle. "On peut encore tenir ce délai et signer les avenants aux contrats des délégataires jusqu’à la fin de l’année, mais il faut que Karuïa accepte de revenir à la table des discussions", insiste Naïa Wateou. Dans le cas contraire, "on prendra les mesures nécessaires", avertit la présidente du SMTU.

    Fin juillet, le Syndicat avait décidé de résilier les contrats qui le liaient à ses deux délégataires. La rupture sera effective en janvier 2025, au terme des six mois de préavis obligatoire.

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