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    Grand Nouméa
  • Baptiste Gouret | Crée le 06.08.2024 à 17h56 | Mis à jour le 06.08.2024 à 17h56
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    Huit bus sortent du dépôt et prennent place sur le rond-point d’Autopoint, à Ducos, mardi midi lors d’un mouvement de protestation des salariés du GIE Karuïa. Photo Baptiste Gouret
    Aucun bus ne circule dans l’agglomération depuis le 13 mai. Le GIE Karuïa, qui exploite le réseau Tanéo à Nouméa et Dumbéa-sur-Mer, assure être prêt à reprendre du service sur dix de ses quinze lignes. Mais pour le SMTU, les conditions ne sont pas réunies. Mardi midi, les salariés et entrepreneurs de Karuïa ont mené un mouvement de protestation, près du dépôt de Ducos.

    La réunion d’information a tourné à la manifestation improvisée. Rassemblés par leur direction, mardi matin, les salariés, chauffeurs et propriétaires de bus du GIE Karuïa ont passé le reste de leur matinée sur le rond-point d’Autopoint, à Ducos, à deux pas du dépôt de bus. L’objet de leur mécontentement : le refus du Syndicat mixte des transports urbains (SMTU) de relancer la circulation sur le réseau, interrompue le 13 mai, et dont Karuïa est l’un des exploitants. "Pourquoi le SMTU ne laisse-t-il pas le transport reprendre ?", interroge le prospectus imprimé à la hâte et distribué par les chauffeurs aux automobilistes.

    Dix lignes sur quinze

    Le Syndicat, qui a par ailleurs pris la décision de mettre un terme à la délégation de service public le liant à Karuïa et à Carsud d’ici six mois, justifie le maintien de cette interruption par un manque de sécurité persistant et un mauvais état des routes. La direction de Karuïa affirme au contraire que la partie du réseau qu’elle exploite (Nouméa et Dumbéa-sur-Mer) a été épargnée et peut à nouveau recevoir des bus en circulation. "Nous avons proposé une reprise sur dix de nos quinze lignes", présente Joseph Saliga, président du GIE Karuïa. Une desserte "qui évite les zones à risque" et rétablit le service "pour à peu près l’ensemble de la population".


    Les chauffeurs et propriétaires de bus de Karuïa ont distribué des tracts aux automobilistes pour exiger la reprise du transport public, ce que refuse le SMTU. Photo Baptiste Gouret

    Les itinéraires pourraient toutefois être adaptés si des incidents venaient à se produire, assure le transporteur. "Ce qu’on propose, c’est un réseau évolutif, souligne Édouard Rentchler, directeur de Karuïa. Si des problèmes se posent on reculera, et au contraire, si des zones se libèrent on s’étendra."

    "C’est inconcevable pour nous de ne pas rouler"

    Pour convaincre les membres décisionnaires du SMTU (la province Sud et les quatre communes de l’agglomération), le GIE a été jusqu’à proposer d’assumer entièrement le risque financier d’une telle reprise, sans contribution des collectivités, en appliquant un tarif unique de 350 francs le trajet. "Selon nos projections, ça pourrait fonctionner, affirme Édouard Rentchler. C’est un risque qu’il faut prendre, c’est inconcevable pour nous de ne pas rouler."


    Édouard Rentchler et Joseph Saliga, directeur et président de Karuïa, demandent au SMTU de les autoriser à reprendre l’exploitation de leur réseau. Photo Baptiste Gouret

    Le transporteur fait valoir son rôle de "service public essentiel", sans cacher le besoin des 240 membres du GIE – dont certains sont propriétaires d’un bus qu’ils remboursent – de reprendre le travail. "On subit cette situation, alors qu’on est prêt à prendre le risque de retourner sur la route et que ça ne leur coûte rien", s’agacent Thierry et Pascal, deux chauffeurs de Karuïa et propriétaires de leurs véhicules.

    Une proposition de reprise partielle

    Mais pour Antoine Borius, directeur du SMTU, "la situation est encore trop fragile" pour envisager un retour des bus sur la route. "Les contrats ont été suspendus pour cause de force majeure, c’est une décision qui s’imposait à tout le monde", rappelle-t-il. Aujourd’hui, "la sécurité et le financement ne sont pas assurés", justifiant l’interruption du transport public jusqu’à nouvel ordre. Le Syndicat mixte a toutefois formulé une contre-proposition au GIE Karuïa : une reprise partielle sur quatre tronçons reliant Moselle à Nouville, Ducos, Nouméa Sud et Magenta Aérodrome. "Et les autres ? On oublie complètement les quartiers nord, réagit Édouard Rentchler. Si le but était de planter définitivement le réseau, on ne pourrait pas faire mieux."

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