- Aurélia Dumté | Crée le 26.06.2024 à 14h26 | Mis à jour le 26.06.2024 à 14h26ImprimerLes 250 élèves de l’école Ernest-Risbec, entre le Trianon et le Faubourg-Blanchot, ont eu une frayeur hier avec des affrontements à quelques mètres de leur établissement. Mais le personnel a mis les enfants en sécurité et la classe a continué jusqu’à 15h3 Photo Aurélia DumtéDes explosions proches de l’école Ernest-Risbec ont été entendues hier et, dans la nuit, les studios de danse du Conservatoire de musique et de danse de Nouvelle-Calédonie ont subi un incendie. Des faits graves, mais qui sont pris avec une certaine lassitude par les riverains, en quête de normalité.
La sortie des classes de l’école Ernest-Risbec s’est déroulée ce midi sous le regard discret de la police nationale. Pour cause, un calme relatif s’est installé dans cette zone située entre Tuband et Trianon. "C’est une guerre de territoire, avec une régularité tant au niveau des émeutiers que des forces de l’ordre", estime une maman qui récupère son enfant. Cette riveraine semble désabusée, tout comme les autres parents rencontrés.
Mardi après-midi, des grenades de désencerclement explosent à quelques mètres de l’école, les barrages sont de retour, les affrontements aussi. Le bruit court que l’école est évacuée. "Nous n’avons pas évacué l’école, les enfants sont en sécurité, affirme le directeur de l’établissement, Éric Bastien. Oui, les enfants ont paniqué, mais nous avons déclenché le plan de mise en sûreté, les forces de l’ordre et "le personnel ont très bien réagi et les enfants sont restés dans les classes jusqu’à 15h30. "
Pour les parents, une chose est sûre, "les enfants sont protégés à l’école, l’équipe a très bien réagi, se rassure Marie, une maman. Mais surtout, on essaie de garder le plus possible une vie normale, et les enfants attendaient avec impatience le retour à l’école." Un barrage de riverains veille à "ce que l’école ne brûle pas, explique Patrick, assis sous le tivoli. On a des couvertures, des extincteurs, tout ce qu’il faut pour éteindre le feu si besoin."
Les studios de danse du Conservatoire incendiés en partie
Dans la nuit de mardi à mercredi, les studios de danse du Conservatoire de musique et de danse de Nouvelle-Calédonie ont subi un incendie. Mais les cours reprennent dès aujourd’hui pour les élèves. Photo Aurélia DumtéÀ quelques mètres de là, côté Faubourg-Blanchot, même si les riverains sont intervenus, incendie a tout de même détruit mardi soir la réserve des studios de danse du Conservatoire de musique et de danse de Nouvelle-Calédonie (CMDNC). Des dizaines de costumes et du mobilier, qui ont flambé très vite. "Heureusement, la porte coupe-feu a fait son travail, et l’incendie ne s’est pas propagé dans le grand Studio, détaille Pascale Doniguian, directrice du Conservatoire. Nous allons donc pouvoir reprendre le travail dans les autres studios."
Le CMDNC a rouvert ses studios de danse dès les vacances scolaires de juin, "pour rattraper le retard, puis le 17 juin pour les cours normaux avec des horaires adaptés. Depuis cette semaine, nous avons étendu nos horaires jusqu’à 17 heures. Nous devons maintenir le plus possible les cours. Ce sont des espaces d’évasion et de respiration pour les enfants qui n’ont que trop subi."
L’antenne de Dumbéa partie en fumée
Le Conservatoire a perdu son antenne à Dumbéa, installée dans les locaux du Studio 56 à Auteuil, bâtiment qui est parti en fumée. Une soixantaine d’élèves y apprenaient la musique. Tout comme les parents de l’école Risbec, Pascale Doniguian s’attache à avancer, "à continuer notre mission de service public. Oui, nous sommes réalistes, lucides, mais nous ne sommes pas désespérés."
Ainsi, les 251 élèves du studio de danse continueront à bénéficier des cours. Quant aux autres antennes du Conservatoire, le Mont-Dore reprend doucement ses activités, les antennes de Païta et Bourail restent fermées, étant situées dans les villages. Et pour les élèves de Dumbéa, "nous prévoyons d’accueillir les élèves si, et seulement si, les choses se stabilisent la semaine prochaine, dans les locaux de l’Association de formation des musiciens indépendants d’Auteuil."
Une quête de normalité donc, qui peut paraître désabusée, mais qui en réalité est un vrai besoin pour les habitants des quartiers touchés par les violences quotidiennes. Un besoin de renvoyer les enfants à l’école, de reprendre le sport, la danse, la musique, un besoin de revoir ses proches, de reprendre une vie normale.
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