- A.F.P. | Crée le 24.01.2025 à 10h53 | Mis à jour le 24.01.2025 à 10h54ImprimerTrès touristique, la capitale de la Thaïlande subit une importante pollution de l'air mais aussi du fleuve Chao Phraya qui traverse Bankok. Photo Anthony TejeroLe niveau alarmant de la pollution de l'air a provoqué, jeudi, la fermeture de plus de 250 écoles à Bangkok, ont indiqué les autorités locales qui ont lancé un appel au télétravail auprès des millions d'habitants de la mégapole thaïlandaise.
De la maternelle au secondaire, quelque 194 établissements sur les 437 gérés par la métropole de Bangkok (BMA) ont gardé porte close. Ce niveau est le plus haut depuis un pic de pollution de 2020, lorsque toutes les écoles gérées par la métropole avaient fermé. Par ailleurs, 58 écoles sur les 156 dépendant du Bureau de l'éducation de base, un organe du gouvernement central, ont également fermé jeudi. La capitale de la Thaïlande s'est réveillée sous un brouillard de gaz nocifs. Ce jour-là, la Métropole la sixième ville la plus polluée au monde, a relevé la société suisse IQAir.
La concentration de microparticules PM 2,5, les plus dangereuses car elles se diffusent directement dans le sang, a dépassé durant la matinée plus de huit fois le seuil toléré par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). La pollution atmosphérique atteint des pics à cette période de l'année en Thaïlande, comme dans de nombreux pays de la région, en raison d'un air froid et stagnant qui ne permet pas d'évacuer suffisamment les émissions des véhicules et les fumées des brûlis agricoles.
Télétravail
Les enfants sont particulièrement exposés aux effets de la pollution atmosphérique mais les organisations défendant leurs droits estiment que les fermetures d'écoles ont un impact disproportionné sur les élèves les plus vulnérables. "Les fermetures d'écoles ne devraient intervenir qu'en dernier recours", a déclaré Séverine Leonardi, représentante adjointe de l'Unicef en Thaïlande. "Il faut vraiment tirer la sonnette d'alarme sur la nécessité d'investir dans le système éducatif et de protéger les enfants", a-t-elle insisté.
Les autorités ont également appelé les habitants à travailler de chez eux, mais le dispositif de télétravail développé par la BMA en cas de pic de pollution et que les entreprises peuvent rejoindre sur la base du volontariat ne rassemble que 100.000 personnes, dans une ville d'environ dix millions d'habitants. Elles ont également limité l'accès des camions à six roues dans certaines parties de la capitale jusqu'à la fin de la journée de vendredi.
Vers une loi sur la qualité de l'air ?
Face à cette persistance du "smog" à Bangkok, l'opposition thaïlandaise a remis en question la volonté affichée par le gouvernement de s'attaquer sérieusement à ce problème, alors que la Première ministre Paetongtarn Shinawatra est actuellement en Suisse pour le Forum de Davos. "Alors que la première ministre respire de l'air frais en Suisse en essayant d'attirer davantage d'investissements en Thaïlande, des millions de Thaïlandais aspirent de l'air pollué dans leurs poumons", a écrit Natthaphong Ruengpanyawut, chef du principal parti pro-démocratie, sur Facebook.
Les militants pour la qualité de l'air pressent pour qu'une loi soit adoptée, ce qui pourrait être le cas dans le courant de l'année.
"C'est difficile, mais je pense qu'avec la loi sur la qualité de l'air, on arrivera" à prendre en compte les différentes dimensions de ce problème environnemental, a déclaré Guillaume Rachou, directeur exécutif de l'ONG Save the Children.
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