- AFP | Crée le 15.11.2024 à 08h52 | Mis à jour le 15.11.2024 à 08h52ImprimerLa rupture d’un barrage de déchets de minerai de fer près du village de Bento Rodrigues dans l’État de Minas Gerais, dans le sud-est du Brésil, a provoqué la mort de 19 personnes le 6 novembre 2015. Photo AFPLes géants miniers Vale et BHP ont été relaxés par un tribunal brésilien jeudi, pour absence de preuves sur leur responsabilité dans la rupture d’un barrage en 2015 dans l’État du Minas Gerais (sud-est) qui a fait 19 morts et considérée comme le pire désastre environnemental de l’histoire du Brésil. Le parquet fédéral a indiqué qu’il allait "présenter un recours".
Le 5 novembre 2015, la rupture du barrage minier de Fundao, près de la ville de Mariana, dans l’État du Minas Gerais (sud-est), avait entraîné une gigantesque coulée de boue de déchets toxiques qui s’était répandue sur 650 kilomètres le long du fleuve Rio Doce, jusqu’à l’océan Atlantique. Le barrage était exploité par Samarco, société dont le groupe australien BHP et la compagnie brésilienne Vale étaient copropriétaires. La procédure pénale jugée par un tribunal fédéral du Minas Gerais visait ces entreprises et plusieurs de leurs dirigeants. "Les documents, rapports et témoignages entendus pour la clarification des faits ne montrent pas que des comportements individuels aient contribué de façon directe et déterminante à l’effondrement du barrage", peut-on lire dans le jugement obtenu par l’AFP. "Et dans une procédure pénale, le bénéfice du doute doit toujours être favorable aux accusés", a écrit la juge Patricia Alencar Teixeira.
"C’est choquant"
Le Parquet fédéral, à l’origine de cette procédure ouverte en 2016, a indiqué dans un courriel envoyé à l’AFP qu’il allait "présenter un recours" après avoir analysé le jugement. La catastrophe, pire désastre environnemental de l’histoire du Brésil, avait entraîné la mort de 19 personnes, privé plus de 600 personnes de leur foyer, tué des milliers d’animaux et dévasté des zones de forêt tropicale protégée.
Parmi les victimes, Emanuele Vitoria, une petite fille de cinq ans. Sa mère, Pamela Rayane Fernandes, a fait part à l’AFP de son "indignation" face à la décision judiciaire de jeudi. "Même si je m’attendais à ce type de réponse de la justice brésilienne, c’est choquant de voir que notre pays ne peut pas nous protéger et se range du côté d’entreprises assassines", a-t-elle affirmé. "De quelles preuves ont-ils besoin ? Il y a déjà des preuves suffisantes, toutes ces morts, ces destructions", a-t-elle insisté.
Samarco a déclaré dans un communiqué que le jugement de jeudi "confirme que l’entreprise a toujours agi en accord avec la loi" et a réaffirmé "son engagement dans la réparation intégrale des dommages" causés par la catastrophe. BHP a pour sa part affirmé avoir pris connaissance du jugement par les médias, soulignant que la compagnie en évaluera les "implications" une fois qu’elle sera notifiée officiellement par les autorités au sujet de cette décision. L’entreprise "continuera à se concentrer sur le soutien du rétablissement à long terme des communautés et de l’environnement affectés".
Procès à Londres, accord à Brasilia
Cette décision d’un tribunal brésilien a été prise alors qu’un procès géant se tient à Londres pour déterminer la responsabilité de BHP dans cette même catastrophe. Le montant des dommages et intérêts réclamés par plus de 620 000 plaignants à l’entreprise australienne dans ce procès civil est évalué à 36 milliards de livres (43 milliards d’euros).
Fin octobre, les autorités brésiliennes ont conclu avec Vale et BHP un nouvel accord d’indemnisation de 30 milliards de dollars (environ 27,5 milliards d’euros), après plus de trois ans de négociations. Cet accord a été considéré par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva comme le "plus important de l’histoire moderne" pour une catastrophe de cette nature.
Un premier accord avait été signé en 2016 avec Vale et BHP, prévoyant un plan de réparation de 20 milliards de réais (environ 3,25 milliards de dollars au taux de change actuel). Mais de nouvelles négociations ont été ouvertes en 2021, en raison d’engagements "non tenus" et de la lenteur de la justice pour trancher les litiges.
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