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  • A.F.P. | Crée le 20.01.2025 à 08h52 | Mis à jour le 20.01.2025 à 08h52
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    Les otages Emily Damari, Romi Gonen et Doron Steinbracher, posent avant d'être libérées et retrouver leurs proches en Israël.  Photo : Capture vidéo du Hamas Office
    Trois otages libérées dimanche par le Hamas ont retrouvé leurs familles en Israël, au premier jour du cessez-le-feu entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien dans la bande de Gaza dévastée par plus de 15 mois de guerre.

    Des milliers de déplacés palestiniens ont pris la route au milieu d'un paysage apocalyptique pour rentrer chez eux lorsque les armes se sont tues. "Nous n'avons même pas pu trouver l'emplacement exact de nos maisons" en raison de "l'ampleur des destructions", s'est désolée Maria Gad El Haq, à Rafah.

    La trêve, qui intervient à la veille du retour à la Maison Blanche de Donald Trump, est entrée en vigueur avec près de trois heures de retard, le Hamas ayant tardé à fournir la liste des trois otages israéliennes devant être libérées dimanche en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.  "Les trois otages ont été officiellement remises au Comité international de la Croix-Rouge" à Gaza-ville, a déclaré en fin d'après-midi un dirigeant du Hamas à l'AFP. Peu après, l'armée israélienne a déclaré qu'elles étaient "en route vers un point de rencontre dans le sud d'Israël".

    Qui sont les trois otages libérées ? 

    Il s'agit de l'Israélo-britannique Emily Damari (28 ans) et de l'Israélo-roumaine Doron Steinbrecher (31 ans), capturées au kibboutz Kfar Aza, ainsi que de Romi Gonen (24 ans), enlevée au festival de musique Nova, lors de l'attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023 en Israël qui a déclenché la guerre à Gaza.

    Les trois jeunes femmes libérées dimanche ont "traversé l'enfer" après 471 jours de captivité, a réagi Benjamin Netanyahu à leur arrivée en Israël. Réunies, leurs familles criaient, sautaient de joie et pleuraient en voyant leurs proches rentrer au pays, selon des images de l'armée.

    Sur la "place des Otages" à Tel-Aviv, des milliers de personnes ont accueilli leur retour avec larmes, chants, applaudissements et étreintes: "C'est un sentiment que nous n'avons pas ressenti depuis plus d'un an", confie Roni Tarnovyski, 23 ans, une amie d'Emily Damari.

    "C'est un moment de très grande émotion", a déclaré Daniel Hagari, porte-parole de l'armée, précisant qu'"entre trois et quatre femmes enlevées" seraient "libérées chaque semaine". Un haut responsable du Hamas a ensuite indiqué que la prochaine libération aurait lieu "samedi prochain".

    L'entrée en vigueur de l'accord nourrit l'espoir d'une paix durable dans le territoire palestinien, même si le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prévenu qu'Israël se réservait "le droit de reprendre la guerre si besoin". La branche armée du Hamas a dit que la trêve dépendait du "respect des engagements" par Israël. Quelques minutes après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, qui prévoit également une augmentation de l'aide humanitaire à Gaza, l'ONU a annoncé l'arrivée des premiers camions d'aide.

     

    Vers la "fin définitive" de la guerre ?

     

    Dans le nord du territoire palestinien, il ne reste "rien" de Jabalia, théâtre d'une intense offensive israélienne, déplore Walid Abou Jiab, qui fait partie des 2,4 millions de Palestiniens dont la majorité a été déplacée par la guerre.

    Entre le début prévu de la trêve et son entrée en vigueur, Israël a encore mené des frappes à Gaza qui ont tué huit Palestiniens, selon la Défense civile locale. Le Hamas a justifié son retard à remettre la liste d'otages notamment par "la poursuite des bombardements".

    Annoncé mercredi par les médiateurs (Qatar, Etats-Unis, Egypte), l'accord ambitionne à terme, selon Doha, de déboucher sur la "fin définitive" de la guerre.

    Le président américain Joe Biden s'est félicité du cessez-le-feu "après tant de douleurs".

    Selon les termes de l'accord, les hostilités doivent cesser et 33 otages israéliens doivent être libérés dans une première phase de six semaines. En échange, les autorités israéliennes ont dit qu'elles libéreraient dans ce délai quelque 1.900 Palestiniens, dont 90 devraient l'être dès dimanche, selon le Hamas qui a dit attendre la liste.

    Pendant ce temps, des dizaines de Palestiniens se sont rassemblés devant la prison israélienne d'Ofer, en Cisjordanie occupée, malgré le froid piquant de la nuit.

     

     "Obstacles"

     

    Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré qu'il était "impératif" que la trêve "lève les importants obstacles sécuritaires et politiques à l'acheminement de l'aide". Selon l'Egypte, l'accord prévoit "l'entrée de 600 camions d'aide par jour". 

    "Nous essayons d'atteindre un million de personnes dans les plus brefs délais",  déclare Carl Skau, directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial.

    Pendant la première phase de la trêve seront négociées les modalités de la deuxième, qui doit permettre la libération des derniers otages, avant la dernière étape portant sur la reconstruction de Gaza et la restitution des corps des otages morts en captivité.

    Selon Joe Biden, la première phase comprend aussi un retrait israélien des zones densément peuplées à Gaza.

    L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.210 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 91 restent otages à Gaza, dont 34 mortes selon l'armée israélienne.

    Au moins 46.913 morts personnes, majoritairement des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne de représailles à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

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