L'année commence sur les chapeaux de roues, le 3 janvier, avec deux évasions du Camp-Est, des détenus qui manifestent et une intervention des gardes mobiles. Le 27 janvier, la trêve des confiseurs est bel et bien finie : « Notre budget dans l'impasse, l'État refuse le milliard mais propose le transfert des charges de l'enseignement et de la santé, les Calédoniens doivent s'attendre à payer l'impôt. » Le même jour, un jeune couple fait la une : leur mariage est le premier à être célébré dans le nouvel hôtel de ville de Nouméa. Cette mairie, pensée pour une commune de 200 000 habitants, accueillera 120 employés. 

17 mars sonne la fin du mystère du 8 736, ce bateau disparu de la baie de l'Orphelinat depuis Pâques 1975. L'embarcation a été retrouvée sur les côtes australiennes. La Calédonie est, pour quelques jours, la capitale mondiale du nickel, puisque le 3 mai, 115 PDG de la sidérurgie internationale sont réunis à Nouméa à l'invitation de la SLN. Insolite, alors que la population de Nouméa diminue au profit de Dumbéa, on se rend compte le 4 août que « les résultats du recensement sont faux ».

Les Calédoniens sont-ils 131 877 habitants ou 134 000 ? D'après les responsables de l'Insee, qui ont conduit l'enquête, quelque 2 000 personnes auraient été oubliées. Le 6 octobre, l'exécutif change de main. En ralliant l'opposition, les élus de l'Union progressiste multiraciale permettent l'élection de Rock Pijot à la place de Dick Ukeiwé à la tête de l'assemblée. Leur premier objectif : le statut. Ce sera chose faite le 15 décembre : le statut dit « d'autonomie de gestion » de la Nouvelle-Calédonie est adopté et approuvé par le Sénat le 20 décembre.