L'année commence par trois explosions à Nouméa. Une seule est revendiquée, celle de l'Office des postes, par un comité national contre l'indépendance. Le haut-commissaire attise encore la colère des deux camps avec une proposition d'indépendance-association. La mort d'Yves Tual, tué d'une balle dans la tête, puis celle d'Éloi Machoro déclenchent des émeutes. À Nouméa, des commerces sont saccagés, dont la station-service Dang et la pharmacie Lenormand. L'état d'urgence est déclaré, un couvre-feu mis en place. Alors que le président Mitterrand est en visite, des camions et le poste de commandement du Tritout sont incendiés à la mine de Thio. Kouaoua est ensuite ciblé, paralysant l'activité de Doniambo. Les grèves et blocages d'entreprises se multiplient tandis que "le tourisme, c'est fini", titrait-on en janvier.

L'exode des habitants de Brousse et des Îles, lui, continue. Les Tours de Saint-Quentin se remplissent de réfugiés et de forces de l'ordre. Des maisons sont construites spécialement à Dumbéa pour loger les premiers, certaines sont incendiées à peine terminées. À la rentrée, des écoles sont mises à sac. Un gendarme est tué à Pouébo en mars, puis une institutrice à Thio. Le 8 mai, des manifestations font un mort de plus et des dizaines de blessés alors que le couvre-feu, contre lequel des Nouméens manifestaient depuis février, avait été levé. Il est réinstauré. L'état d'urgence prend fin début juillet malgré la poursuite des violences.

Les élections du 29 septembre se déroulent cependant dans le calme. À l'issue, trois (le Nord, le Centre et les Îles) des quatre régions créées par le nouveau statut transitoire vont aux indépendantistes et le Congrès aux loyalistes. Barrages, incendies, saccages, attentats font l'actualité jusqu'à la fin de l'année avec, notamment, la destruction partielle du palais de Justice début décembre.