Le présentoir des Nouvelles calédoniennes est bien placé, à côté de la caisse. « Quand les clients payent leurs courses, boissons, cigarettes, magazines, ils tournent la tête et disent : "attendez ! Je vais prendre les Nouvelles" », raconte Maïté Minguez, propriétaire du tabac de Koutio depuis 24 ans. Sur la place Sagato à Auteuil, à Dumbéa, Maïté partage la vente du journal avec la boulangerie et le petit supermarché voisins.

Habitués

Elle a tout de même ses habitués. « Même si je ne lis pas le journal, je suis au courant des articles, sourit la dame. Les clients nous racontent. Moi je lis les articles qui m'intéressent et la nécrologie. Parfois, des clients décèdent et on n'est pas au courant. » Les changements de formats, les livraisons à domicile, Internet, chaque modification a une petite répercussion sur le tabac de Koutio. « C'est presque dommage que les gens soient livrés chez eux, nous, ça nous rapporte des clients de vendre le journal. » Et puis, quand ça bouchonne sur l'avenue d'Auteuil, « les gens s'arrêtent, achètent le journal et le lisent au volant ! Maintenant, avec Internet, ça a un peu changé, c'est sûr. »

Histoire humaine

Mais le journal, pour Maïté Minguez, c'est aussi une histoire humaine. « J'ai connu Françoise, Fen, ou encore Louis et aujourd'hui Théo, qui nous livre le journal ». Maïté connaissait presque le numéro de téléphone par cœur de Françoise, directrice de la diffusion aux Nouvelles pendant de nombreuses années. « On appelait pour refaire le plein. »