- Lucile Courtot | Crée le 21.06.2021 à 18h45 | Mis à jour le 23.06.2021 à 11h34Imprimer"On peut être fiers que le journal fête ses 50 ans" Photo L.C.
On a plus souvent l'habitude de voir Thierry Perron derrière l'objectif que devant. Sur ses 36 ans de carrière de photographe de presse, il en a passé 34 au sein des Nouvelles calédoniennes et l'affirme : « on peut être fiers que le journal fête ses 50 ans ». Il se souvient d'ailleurs d'une période où son métier était bien différent.
« J'ai connu le grand bouleversement technique avec l'arrivée du numérique et la disparition de notre laboratoire noir et blanc où l'on développait les films et ensuite du laboratoire couleurs, raconte Thierry. Il faut se souvenir qu'au moment du noir et blanc, pour faire sécher une pellicule il fallait une demi-heure et ce n'était pas du tout la même organisation. Après un reportage à 18 ou 20 heures, il fallait rajouter plus d'une heure de traitement de photo. Parfois on essayait de gagner un peu de temps en activant des sèche-cheveux ou en écourtant le bain de fixateur. »
Pour les journalistes et surtout pour les nouveaux arrivants, Thierry fait figure de passe-partout grâce au réseau qu'il a construit au fil du temps. « Forcément, après 34 ans dans le même journal, tout le monde me connaît, avoue-t-il. C'est vrai que j'ai dû photographier bon nombre de sportifs, de politiques, de syndicalistes. » Un atout lors des grèves ou des manifestations un peu musclées où on prenait le soin « de faire un peu gaffe » à lui. « J'entends encore les : attention il y a le photographe des Nouvelles, que certains pouvaient lancer lors de caillassages par exemple », confie le photographe.
"Là, faut pas se louper"
Quelques événements ont marqué la carrière de Thierry Perron. « Il y a toute la mise en place et la signature, le jour J, des accords de Nouméa. On sentait vraiment le poids de l'événement historique. Il y a une vraie pression professionnelle et tu te dis : là, faut pas se louper, se souvient-il. Il y a eu l'atterrissage du Concorde, un événement unique où il y avait un monde fou avec des bouchons sur quasiment 40 kilomètres pour arriver à La Tontouta. Plus dramatique, il y a aussi le drame d'Ouvéa avec la visite de la grotte et l'explication du général Vidal sur ce qui s'était passé. »
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