- Anthony Tejero | Crée le 01.06.2024 à 15h16 | Mis à jour le 01.06.2024 à 15h18ImprimerL’Atelier gourmand du Faubourg-Blanchot et celui de l’Anse-Vata (les deux seules boulangeries du groupe Dang encore ouvertes) emploient une vingtaine d’employés. Photo Anthony TejeroÀ Païta, l’activité du groupe Saint-Vincent, qui produit le riz et la farine du pays, est à l’arrêt en raison des conflits qui touchent l’agglomération depuis le déclenchement des émeutes. Si la situation n’évolue pas, les pénuries vont se faire sentir "à très court terme", à commencer dans les boulangeries.
C’est la patronne du Medef qui a donné l’alerte, vendredi, lors de la conférence de presse du gouvernement sur les mesures d’urgence pour venir en aide au monde économique : les professionnels ont "de plus en plus de difficultés pour s’approvisionner en riz et en farine". Et ce, tant que les usines de production de Saint-Vincent, basées à La Tamoa, resteront "prises en otage", estime Mimsy Daly.
Alors que de nombreux barrages ont notamment été installés sur la RT1 dans ce secteur de la commune de Païta où les tensions restent vives, faut-il craindre une pénurie de riz et de farine dans le pays ? Si l’activité ne reprend pas rapidement au sein de cette structure, c’est en effet le scénario vers lequel le Caillou semble se diriger.
"Nos usines sont vides"
"Nous n’avons pu ouvrir que deux jours depuis le début des émeutes et ce n’était que pour écouler de la marchandise déjà fabriquée. Depuis, nos usines sont vides. Nous avons beaucoup de matière première, mais nous ne pouvons toujours pas reprendre l’activité dans des conditions de sécurité, tant pour les personnes que pour les biens", explique la direction du groupe Saint-Vincent, qui précise que les outils de production sont surveillés de jour comme de nuit bénévolement par les salariés, pour empêcher tout nouveau saccage et incendie, comme ce fut le cas des services administratifs.
Autre condition sine qua non à une éventuelle reprise : garantir les conditions de libre circulation dans la zone afin que les fournisseurs puissent venir récupérer la marchandise sur site. Dans ce contexte, une nouvelle réunion avec "les différentes parties prenantes" doit se tenir ce samedi après-midi pour étudier les possibilités de retour des employés. "Nous espérons pouvoir redémarrer au plus vite, pourquoi pas dès demain ou lundi car dès ce week-end, il devrait y avoir des manques. Sans reprise, il faut s’attendre à des pénuries de farine et même de riz à très court terme."
Près de 2000 baguettes sont vendues chaque jour à l’Atelier gourmand du Faubourg-Blanchot. Photo Anthony TejeroUne situation suivie de près et jugée préoccupante par les boulangers, qui faute de matière première, seront contraints de suspendre l’activité et de renvoyer les salariés chez eux.
"Nous sommes vraiment dépendants de ces moulins et cela devient très inquiétant car c’est tout le secteur qui risque de s’écrouler, estime Ismail Zazoui, le responsable boutique de l'Atelier gourmand, au Faubourg-Blanchot, qui a heureusement accumulé un stock important, mais qui n’est pas éternel. Nous écoulons 600 à 700 Kilos de farine par jour. À ce rythme, on devrait pouvoir encore tenir jusqu’à mercredi. Mais si la situation n’est pas débloquée rapidement, la seule option alternative sera dans les mains du gouvernement pour autoriser, au moins de manière provisoire, des autorisations d’importation de farine."
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