Des robots, des princesses, des créatures multicolores, des enfants qui vivent des aventures fantastiques ou dramatiques, des histoires d'ailleurs, du monde. Le festival La première séance est un moment privilégié pour faire découvrir aux enfants une salle de cinéma à petit prix, mais aussi et surtout, des films d'auteurs adaptés à leur âge. Des univers du monde entier, qui évoquent des sujets variés. "Le premier objectif du festival est l'éducation à l'image, explique Hélène Singer, programmatrice et coordinatrice du festival pour l'association Les jeunes et toiles. Tous les sujets sont abordables, tout dépend de la façon dont ils sont traités."

Certaines thématiques sont parfois difficiles, comme dans Dounia, la princesse d'Alep, l'histoire d'une petite fille qui fuit la Syrie en guerre. "Certaines séances sont suivies d'échanges et de médiations. L'important est de parler avec son enfants à l'issue du film de ce qu'il a vu, estime Hélène Singer. Cela fait aussi partie de l'éducation à l'image."

Accéder à la diversité du monde

Depuis seize ans, le festival La première séance a vu grandir son public. Un jury jeune, composé de cinq enfants de 9 à 11 ans, assistent à toutes les séances et "analysent le fond comme la forme" pour délivrer le prix du jury. Les membres sont généralement des enfants habitués du festival, qui confortent leur éducation à l'image en apprenant à décrypter puis à défendre leurs arguments à propos de leur œuvre fétiche. "Nous voyons les enfants grandir, nous voyons que leurs goûts cinématographiques sont exigeants, qu'ils développent un appétit pour le cinéma d'auteur, constate Hélène Singer. C'est une victoire de voir ces ados qui n'ont pas peur de voir un film en version originale, en noir et blanc ou de n'importe quel pays du monde." Car le festival La première séance, c'est un temps pour "accéder à la diversité du monde, à l'autre, à développer son empathie", assure la coordinatrice.

Quasiment toutes les séances se déroulent au Rex, sauf la séance d'ouverture, vendredi soir, au parc urbain de Sainte Marie, avec Katak, le brave béluga. La projection de Léo, la fabuleuse histoire de Léonard de Vinci se fait au Cinécity, et Juniors, à Kari Vero. Quatre spectacles vivants ponctueront ce festival. "C'est la première fois que nous proposons des spectacles, c'est en soutien au monde culturel, de nombreux festivals sont annulés, les artistes ne peuvent pas forcément se produire. Nous avons eu la chance de percevoir notre subvention en mars." Proposer des séances à Kari vero et au Cinécity est également une forme de soutien au milieu culture et associatif, un tissu qui est fortement touché par la crise sociale et économique actuelle. "Nous devons nous serrer les coudes, et c'est riche d'apprentissages et d'échanges", assure Hélène Singer.

Le festival La première séance ce sont également de nombreux ateliers autour de l'art et de l'audio visuel, assurés tant par des artistes, par des associations, par des jeunes du Rex... Après le 12 octobre, le festival se décentralise à Dumbéa, au Mont-Dore, à La Foa et en zone Voh-Koné-Pouembout.