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    Nouvelle Calédonie
  • Propos recueillis par Anthony Tejero | Crée le 24.10.2023 à 15h29 | Mis à jour le 24.10.2023 à 16h35
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    Eliott et Le Cas Pucine avaient hête de découvrir les requins de l’aquarium des lagons. Photo Anthony Tejero
    C’est l’étoile montante de la ventriloquie française qui s’est notamment distinguée en remportant l’émission La France a un incroyable talent. Le Cas Pucine débarque à Nouméa où elle jouera son premier spectacle Main mise, jeudi et vendredi, au centre culturel Tjibaou. Dans ses bagages, son célèbre bras droit Eliott déjà tombé sous le charme du Caillou.

    Vous avez découvert vos talents de ventriloque en vous brossant les dents à l’âge de 14 ans. C’est-à-dire ?

    La ventriloquie est quelque chose qui ne m’a jamais spécialement attirée, même encore aujourd’hui, j’ai un rapport assez paradoxal avec cette discipline. J’ai découvert ce talent par hasard, sans même le chercher, en constatant que je pouvais parler sans mettre du dentifrice partout. Je me suis d’abord dit que c’était un truc corporel marrant qui ne sert à rien, comme les gens qui ne louchent que d’un œil. Ce n’est que quelques jours après que j’ai fait le lien avec la ventriloquie. Et en effet, je n’ai pas vraiment eu besoin de m’entraîner. J’ai eu le déclic.

    C’est donc un véritable don…

    Je viens du chant lyrique et de la flûte traversière à la base. Ce sont des disciplines qui ont un vrai lien avec le souffle, le diaphragme et l’endurance vocale. Je ne sais pas à quel point cela a un rapport, mais si ça se trouve, toutes les chanteuses lyriques sont des ventriloques qui s’ignorent.

    À l’époque, vous trouviez que la ventriloquie avait un côté ringard. En quoi votre vision a-t-elle évolué ?

    Pour moi, cela renvoyait à quelque chose d’un autre temps un peu figé pour les enfants même si de nombreux ventriloques ont marqué l’histoire. Ensuite, je me suis rendue compte qu’il y avait encore énormément de choses à créer. J’ai fini par voir la ventriloquie comme un moyen d’être marionnettiste. La marionnette me passionne depuis toujours. C’est un vecteur d’émotions énorme. Tout le monde a été marqué par des marionnettes dans sa vie.

    Dans l’histoire, les marionnettes étaient avant tout subversives. Guignol, à la base, était un personnage qui dénonçait et disait des choses hyper violentes au point qu’il a été censuré. C’est pour perdurer dans le temps qu’il a été transformé en spectacle pour enfants.

    Le panel d’un marionnettiste est extrêmement vaste et c’est ce qui m’a plu.

    Quand il y a eu des attentats à Paris, j’ai utilisé Eliott pour en parler avec un filtre plus doux, plus entendable et qui a le droit à l’erreur.

    Vous avez rappelé que les femmes sont très rares à se lancer dans la ventriloquie. Comment l’expliquez-vous ?

    Depuis quatre, cinq ans, on voit des femmes ventriloques, notamment aux États-Unis, mais quand j’ai commencé, médiatiquement parlant, il n’y avait pas de femme. Je pourrais en faire mon fonds de commerce en tirant sur cette corde, mais pour être très honnête, je me fiche d’être une femme. Cela apporte peut-être un point de vue différent.

    D’une façon générale, on peut faire ce constat dans l’humour, même s’il y a de plus en plus de femmes. Alors oui, il y a peut-être encore 30 Gad Elmaleh pour une Florence Foresti, mais avec les réseaux sociaux, c’est en train de changer.

    Comment le personnage d’Eliott est-il né ?

    À l’époque, j’avais une marionnette différente par type de public ou de sujet. Et dans ce lot, il y avait Eliott qui récupérait tout ce dont je ne savais pas quoi faire, avec beaucoup d’improvisation. Le fait de ne pas avoir intellectualisé ce personnage, il y a eu quelque chose de très proche de moi et de très direct. Et dès que je postais une vidéo avec Eliott, elle partait dans le cosmos des algorithmes. J’ai fini par enlever tous les autres personnes pour les réunir dans Eliott.

    Dragon, grenouille, être hybride… Qui est Eliott ?

    On ne sait pas trop. Chacun voit ce qu’il veut. Moi je trouve qu’il ressemble à une girafe parfois. C’est quand même un mec, je crois. Mais la sexualité, c’est vraiment un angle mort chez lui. Il a du mal, ce n’est pas son truc. Il est sidéré et il ne comprend pas.

    Officiellement, c’est mon coloc, c’est mon bras droit. Nous sommes deux sur scène et Eliott, c’est aussi la matérialisation de l’autocensure, de l’inconscient, du jugement, etc.

    Vous avez bluffé le jury de La France a un incroyable talent, notamment avec une performance de beat-box. Emission très populaire que vous avez d’ailleurs gagnée. Qu’est-ce que cela vous a apporté ?

    C’était un challenge. Il y avait beaucoup de choses encore inexplorées dans la ventriloquie. Déjà la marionnette sur les réseaux sociaux n’existait pas. Il y avait Jeff Panacloc qui occupait plutôt les médias télé et la scène et moi je faisais avec ce que j’avais, c’est-à-dire Internet, en traitant des sujets du quotidien.

    En termes de techniques, certains ventriloques faisaient chanter les marionnettes et ça s’arrêtait là. Sauf qu’on peut les faire manger, boire à la paille, etc. Eliott ne sait pas draguer, mais il siffle très très bien par exemple. C’est pour ça que je lui fais faire du beat-box. C’est un passage de 20 secondes mais qui m’a demandé quatre mois de travail. Et dans le spectacle, je vais encore plus loin que dans l’émission puisque je fais de la " flûte beat-box Eliott ". Pour les gens qui viennent nous voir, on a voulu mettre la barre encore plus haut.

    À quoi peut s’attendre le public ?

    Qu’on nous connaisse ou non, c’est accessible à tout le monde, à tout point de vue. Ce n’est pas un spectacle pour enfant, mais ils ne paieront pas sept ans de psychanalyse derrière. Ce qu’ils ne doivent pas comprendre, ils ne le comprendront pas.

    Au-delà de l’humour, il y a beaucoup d’émotion, de poésie, d’improvisation et de musique. C’est de la performance, mais toujours au service de l’émotion.

    Vous êtes en Nouvelle-Calédonie depuis une semaine. Premières impressions ?

    J’avais très envie de venir découvrir la Nouvelle-Calédonie, mais c’est une destination très chère. Alors quand on m’a proposé de jouer ici, j’étais comme un enfant ! Je n’ai même pas ressenti le décalage horaire tellement j’ai carburé à la joie pendant toute la semaine. J’ai vécu pleinement chaque seconde. Je me suis réveillée tous les matins à 4h30. On a été à l’île des Pins où j’ai fait de la plongée et vu des raies manta. J’ai fait du cheval dans la brousse à La Foa, sachant que j’ai des chevaux aussi chez moi et que j’ai déjà voyagé pendant un mois et demi à cheval au Kirghizistan. J’ai vraiment adoré et je sais déjà que repartir va être difficile.

    Est-ce qu’Eliott monte aussi à cheval ?

    Eliott déteste les chevaux. Il ne comprend pas, il trouve que ce n’est pas un sport. Il est resté dans la tente, au camping.

    Y aura-t-il des petits clins d’œil au Caillou sur scène ?

    Il y a toujours beaucoup d’improvisations dans ce spectacle donc évidemment on ne va pas parler de Maubeuge…

    Note

    Les jeudi 26 et vendredi 27 octobre, à 20 heures, à la salle Sisia, au centre culturel Tjibaou. Tarif unique: 5 000F.

    Réservations sur tickets.nc 

    Points de vente : 

    Nouméa centre ville : Optic 2000 (25, rue de Sébastopol – Place des cocotiers : Du lundi au vendredi de 8h à 18h et samedi de 8h30 à 17h30)

    Anse Vata : Optic 2000 (Complexe La Promenade Hilton : Lundi de 14h à 18h, du mardi au samedi 9h-13h et 14h-18h)

    Ducos : Fix & Go (Le Centre, 30 Route de la Baie des Dames)

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