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    Nouvelle Calédonie
  • A.T. | Crée le 16.07.2024 à 11h32 | Mis à jour le 16.07.2024 à 11h32
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    La ferme aquacole pilote d’élevage de picots rayés et de pouattes, à Touho, est gérée par l’Adecal. Photo Anthony Tejero
    La Chambre territoriale des comptes (CTC) a décortiqué, depuis 2018, l’activité de l’Adecal (agence de développement économique de la Nouvelle-Calédonie) qui expérimente notamment le potentiel de la pisciculture, de nouvelles productions agricoles ou encore de l’innovation dans le pays. Mais les résultats de cette association, dont les missions ont évolué au fil du temps, peinent à émerger. En particulier dans un contexte où les financements des collectivités, dont l’agence est jugée trop dépendante, reculent. Explications.

    Qu’est-ce que l’Adecal ?

    Recherches sur le potentiel des microalgues locales, développement des techniques d’élevage de crevettes ou de poissons tels que les picots-rayés ou les pouattes, de nouvelles cultures agricoles adaptées au climat calédonien, laboratoire d’innovations en tous genres… L’agence de développement économique de la Nouvelle-Calédonie, plus connue sous le nom d’Adecal Technopôle, présente bien des casquettes. Cette structure s’organise ainsi autour de trois pôles : le pôle marin (crevetticulture, pisciculture et valorisation des déchets de poissons), le pôle terrestre (grandes cultures, tubercules tropicaux, maraîchage et apiculture) et le pôle innovation (biotechnologies, clean tech, numérique…).

    Pourquoi la CTC publie-t-elle ce rapport ?

    La Chambre territoriale des comptes (CTC) a contrôlé la gestion de l’agence de l’Adecal depuis 2018 afin, notamment, d’évaluer la mise en œuvre des recommandations qu’elle a faites lors de son précédent contrôle publié en 2012. Parmi ces réflexions stratégiques sur le devenir de la structure, figurait sa transformation en groupement d’intérêt public, qui a été acté, par arrêté du haut-commissaire, cette année, le 5 mars dernier.

    Jusque-là de statut associatif, malgré le développement de subventions pour des projets spécifiques, de la vente de produits ou de prestations de services, l’Adecal reste très dépendante des financements versés au titre du contrat de développement par l’État, la Nouvelle-Calédonie et les trois provinces (69 % des produits d’exploitation en 2022).

    Or, "dans un contexte de recul des engagements, financiers des institutions, elle doit engager une réflexion sur son organisation à l’aune des choix stratégiques de ses membres tout en poursuivant la recherche d’autres sources de financement", estime la CTC, selon qui la création du groupement d’intérêt public pourrait notamment aider à "dégager un véritable plan de financement pluriannuel".

    Quels sont les résultats de l’Adecal ?

    L’agence a pour objet de favoriser le continuum entre la recherche et le monde économique. "Cependant, elle peine à assumer cette position d’intermédiaire entre les acteurs institutionnels, économiques et scientifiques, estime la CTC. De fait, les acteurs économiques déplorent l’incapacité de l’agence à répondre à leurs besoins à tel point que, faute d’appui technique sur un projet phare, la crevetticulture, les professionnels se sont associés pour développer leur propre unité de promotion, reprenant une partie de l’activité de l’agence sur cette filière. Les relations de l’agence avec les organismes de recherche, pourtant nombreux sur le territoire, sont faibles."

    Malgré des "résultats réels et pour certains prometteurs", ces derniers s’apprécient sur une échelle de temps longue, comme c’est souvent le cas dans le domaine de la recherche. Ce qui ne joue pas en faveur de l’Agence, qui doit faire face à des institutions de moins en moins investies au fil du temps, ayant alors une répercussion directe sur le financement d’infrastructures de qualité. "L’absence d’investissements et de maintenance des sites d’expérimentation a rendu les installations vétustes, limitant la réalisation de certains projets dont certains ont pâti d’un manque d’accompagnement, en particulier juridique et technique", regrette le rapport.

    C’est pourquoi la chambre invite l’agence à "valoriser les succès obtenus", à "remettre en état ses sites ou matériels nécessaires aux expérimentations", préalable requis à la continuité de son activité.

    Et ce, parce que le potentiel du territoire au regard de ses ressources marines, agricoles, géologiques et minières et le potentiel d’innovation de ses entreprises, rendent "nécessaire" de disposer d’outils de transferts de technologies et de compétences comme celui de l’Adecal, dont la valeur ajoutée semble également souffrir de l’imbrication des compétences en matière de recherche et de développement économique.

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