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    Nouvelle Calédonie
  • AFP  | Crée le 08.10.2024 à 07h45 | Mis à jour le 08.10.2024 à 07h45
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    La zone industrielle de Ducos a été fortement touchée par les émeutes déclenchées en mai. Photo Archives LNC / Anthony Tejero
    La compagnie d’assurances Generali France a annoncé qu’elle déposera des recours au civil contre l’État pour demander à être remboursée des sommes versées aux assurés touchés par les émeutes en Nouvelle-Calédonie. Pour son directeur, le risque que les assureurs quittent progressivement les territoires ultramarins est réel.

    "Le cas de la Nouvelle-Calédonie est extrêmement préoccupant", glisse le président de Generali. Avec des dégâts estimés à 2,2 milliards d’euros (soit 263 milliards de francs), "il nous est resté 50 millions (près de 6 milliards de francs) à notre charge", estime le président de la compagnie d’assurances.

    "Le maintien de l’ordre, ce n’est pas la responsabilité des assureurs, mais de l’État". Après avoir remboursé les assurés, le patron France de Generali indique donc que son entreprise "déposera des recours contre l’État pour lui demander des remboursements".

    Poursuites pour "négligence"

    L’assureur Allianz, qui a 260 millions d’euros de dommages à rembourser sur l’archipel, avait déjà évoqué cet été la possibilité de poursuivre l’État français pour négligence, en compagnie d’autres assureurs, estimant que certains dégâts avaient eu lieu dans des endroits que l’État (police, armée, services santé, pompiers…) avait désertés.

    Jean-Laurent Granier indique que c’est une pratique courante qui "fait partie de l’arsenal du droit" et que l’assureur avait déjà engagé ce genre de procédures après des émeutes à la Réunion.

    "On s’est retourné contre l’État et on a gagné. Là on a fait savoir qu’on espérait que lorsque les recours étaient de bonne foi, il n’y aurait pas de blocage de l’État", a-t-il précisé.

    Mais l’assureur va plus loin et questionne la présence des assureurs dans les territoires ultramarins qui connaissent déjà une forte "sinistralité" en raison des évènements climatiques.

    "La France au même niveau de risque que le Nigeria"

    D’autant que les réassureurs, qui assurent les risques des assureurs, ont exprimé récemment leur inquiétude devant la montée des troubles sociaux et des émeutes dans le monde.

    "Pour qu’il y ait des assureurs, il faut qu’il y ait des réassureurs", mais en raison des émeutes récentes en France "aujourd’hui les réassureurs mettent la France au même niveau de risque que l’Afrique du Sud ou le Nigeria", affirme Jean-Laurent Granier.

    "Il n’y aura plus d’assureurs dans les outre-mer"

    "On est heureux de faire notre métier dès lors qu’il est possible de le faire", mais "il faut que l’État trouve des solutions ou, à terme, il n’y aura plus d’assureurs dans les outre-mer. En Nouvelle-Calédonie les deux assureurs les plus présents sont l’Allemand Allianz et l’Italien Generali. Si l’État ne fait pas son travail, les actionnaires vont dire : on s’en va. Vous n’aurez plus qu’à créer une assurance d’État", a-t-il insisté.

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