La fin de la crise sanitaire et du processus référendaire a donné lieu à ce que beaucoup espéraient : un rebond économique. C’est ce que dévoilent les comptes économiques rapides (Cerom) de la Nouvelle-Calédonie réalisés par l’Isee, l’AFD et l’IEOM et publiés vendredi 13 octobre. "En 2022, le produit intérieur brut augmente de 3,5 % à prix constants, après 3 années de contraction." L’indicateur de climat des affaires (ICA), mesuré chaque trimestre par une enquête auprès des chefs d’entreprise, a même atteint un niveau jamais égalé depuis 1992, témoin d’un "regain de confiance" des entrepreneurs.

Une sortie de Covid synonyme de reprise économique

Le retour de la croissance s’observe aussi à travers une consommation des ménages en hausse de 2,6 %, et ce malgré une importante inflation (3,7 %) et une population en baisse. Les taux d’intérêt "historiquement bas sur la première moitié de l’année" ont participé à cette progression.

Mais c’est bien à la sortie de crise, après deux années marquées par des confinements, que la Nouvelle-Calédonie doit ce retour de la consommation. "Le retour à la libre circulation et le report des achats qui n’avaient pu être effectués pendant la crise sanitaire ont certainement été favorables à la consommation", confirme l’étude.

Un rattrapage "partiel"

Autre indicateur d’une confiance retrouvée et d’une relance de l’économie : l’investissement privé a significativement progressé en 2022. Porté par la fin du cycle référendaire et des taux d’intérêt très bas, "l’encours des crédits d’investissement des sociétés non financières et des collectivités locales augmente nettement (+ 7,7 % après + 0,9 % en 2021), tout comme celui des crédits à l’habitat (+ 3,5 % contre + 1,6 % en 2021)".

Les échanges commerciaux, eux aussi, renouent avec une dynamique de progression. En 2022, les exportations de biens et services ont augmenté en volume (+ 16,8 %) comme en valeur (+ 55,5 %). Ce qui n’empêche pas le déficit commercial de s’aggraver (96,5 milliards en 2022), en raison notamment d’une augmentation importante des importations en valeur.

L’ensemble de ces résultats économiques encourageants restent toutefois à relativiser, notent les trois instituts aux manettes du rapport. "Malgré ce rebond, le territoire ne retrouve pas le niveau de son PIB de 2019 (en francs constants) : le rattrapage n’est donc que partiel."