- Baptiste Gouret | Crée le 19.03.2025 à 08h53 | Mis à jour le 19.03.2025 à 08h53ImprimerLa suppression des droits de douane n’est pas une solution à la vie chère, selon la Fédération des entreprises et des industries de Nouvelle-Calédonie. Photo Archives LNC/Thierry PerronPour la Fédération des entreprises et des industries, priver le pays de droits de douane n’aurait aucun impact sur les prix et représenterait une perte importante de recettes fiscales.
De retour d’un forum organisé à Auckland, en Nouvelle-Zélande, par la Représentation patronale du Pacifique Sud (RPPS), et d’une mission économique au Vanuatu, les représentants de la Fédération des entreprises et des industries de Nouvelle-Calédonie (Feinc) ont eu l’occasion de dresser un état des lieux du "contexte douanier et fiscal qui s’applique à nos exportations".
Dans un communiqué publié mardi 18 mars, la Feinc est donc revenue sur un sujet qui divise les acteurs économiques et les partenaires sociaux ces derniers temps : la suppression des droits de douane pour les produits étrangers qui entrent en Nouvelle-Calédonie. Une mauvaise idée, affirme la Fédération. D’abord parce que les produits calédoniens exportés sont soumis aux droits de douane des pays importateurs. La suppression de ce levier en Nouvelle-Calédonie représenterait une rupture d’équité et un frein à la négociation. "Pourquoi notre territoire, dont le marché intéresse nos voisins, devrait-il renoncer à des recettes douanières, quand les pays exportateurs appliqueraient eux, des droits de douane à l’entrée de nos produits sur leur territoire ?", s’interroge la Feinc.
Pas d’impact sur le pouvoir d’achat des Calédoniens
Ensuite, la suppression des droits de douane n’est "en aucun cas un outil de réponse à la vie chère", poursuit celle-ci. Certains acteurs du monde économique et défenseurs des consommateurs suggèrent que la fin des droits de douane entraînerait, de facto, une baisse des prix car les distributeurs n’auraient plus à répercuter ce surcoût sur le produit final. Mais "les produits de première nécessité sont déjà exonérés de droits de douane à l’entrée en Nouvelle-Calédonie", rappelle la Feinc. Quant aux autres produits, "rien ne garantit que la suppression de ces droits de douane soit rétrocédée aux consommateurs calédoniens. L’histoire nous le confirme : à chaque fois qu’une taxe à l’entrée a été supprimée, les prix de vente des produits concernés n’ont pas baissé", avertit la Feinc.
Et si la Nouvelle-Calédonie devait faire exception, cela ne justifie pas "de laisser grandes ouvertes les portes de notre marché aux produits dont la vente enrichirait des sociétés et des salariés étrangers". La Fédération des entreprises et des industries juge en effet que le pays n’a pas les moyens, actuellement, de se priver des recettes fiscales issues des droits de douane. "Les droits de douane sont l’un des rares dispositifs qui apportent des recettes fiscales sans toucher le pouvoir d’achat des Calédoniens." La Feinc milite pour d’autres solutions, comme la réduction du coût du fret ou des charges sociales afin de "redonner du pouvoir d’achat aux salariés".
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