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    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 20.06.2024 à 12h11 | Mis à jour le 20.06.2024 à 12h30
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    Thierry Santé, membre du gouvernement en charge de l’emploi, lors de la séance du Congrès consacrée au vote d’une subvention pour financer les allocations de chômage spécifique. Photo Baptiste Gouret
    La somme, directement versée à la Cafat, permettra d’indemniser les 7 000 à 10 000 salariés touchés par la crise pour la période de mai et de juin. Quid des prochains mois ? Une demande de 31 milliards de francs supplémentaires a été formulée par le gouvernement à l’État, restée sans réponse pour l’instant.

    Une nouvelle ligne a été ajoutée, ce jeudi matin, au budget 2024 de la Nouvelle-Calédonie. Réunis en séance publique pour la première fois depuis le déclenchement des émeutes, le 13 mai, les élus du Congrès ont adopté un projet de délibération pour inscrire le versement d’une subvention de 51 millions d’euros de l’État, soit 6 milliards de francs, à la Cafat visant à financer les allocations de chômage spécifique (partiel et total) sur la période de mai et de juin. "On attendait cette séance pour procéder aux paiements", indique Yannick Slamet, membre du gouvernement en charge des finances. Les entreprises devraient toucher l’allocation correspondant à leurs besoins très prochainement et les salariés seront payés "de façon rétroactive" pour ces deux premiers mois de crise. Selon la Direction du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle, ce dispositif pourrait concerner "entre 7 000 et 10 000 salariés" et un peu plus de 1 000 entreprises, dont près de la moitié "sont détruites entre 50 % et 100 %".

    Dans l’hémicycle, les élus se sont unanimement réjouis du versement de cette aide exceptionnelle de l’État. "Il est essentiel qu’il y ait une réflexion aussi sur les travailleurs indépendants et les patentés, a toutefois signalé Virginie Ruffenach, présidente du groupe Rassemblement. Il y en a 22 000 en Nouvelle-Calédonie, on peut penser qu’au moins un tiers d’entre eux ont été touchés par la crise", estime l’élue, qui demande également que soient exclues "les personnes qui ont participé aux exactions" de la liste des bénéficiaires du chômage spécifique.

    "Nous savons collectivement ici que la crise est devant nous, a également réagi Nicolas Metzdorf, qui juge ces 6 milliards "insuffisants". "On sait que les entreprises ne vont pas pouvoir reprendre un travail normal dans les prochains mois, que les salaires vont être difficilement versés, que la consommation va baisser, que les recettes fiscales sont quasiment mortes aujourd’hui…"

    Vers une "mise sous tutelle" ?

    Alors comment sera financé le chômage spécifique jusqu’à la fin de l’année ? Le flou demeure sur la participation de l’État. "Je sais que le président Mapou a fait une demande au président de la République pour une aide supplémentaire de 31 milliards de francs, avez-vous eu une réponse ?", a interrogé Nicolas Metzdorf. "Nous n’avons pas encore eu de réponse, a admis Yannick Slamet. Nous avons une réunion avec des représentants de Bercy cet après-midi, on discutera de cette aide."


    Les élus du Congrès se sont réunis en séance publique ce jeudi matin pour la première fois depuis le déclenchement des émeutes. Avant d’examiner le projet de délibération, ils ont observé une minute de silence en hommage aux personnes décédées durant la crise. Photo Baptiste Gouret

    La Nouvelle-Calédonie, en cessation de paiements, ne pourra de toute façon pas assumer le financement du chômage à partir de juillet. La preuve, selon François Suve, président du groupe Loyalistes, que "la Nouvelle-Calédonie n’a jamais été aussi dépendante de l’État". Si le versement des 31 milliards de francs sollicités par le gouvernement devait être accepté, on considère, dans les rangs loyalistes, que cela représenterait une mise sous tutelle "de facto" de la Nouvelle-Calédonie. L’État pourrait-il ensuite imposer une refonte du modèle économique calédonien et une révision des dépenses publiques ? "Il y a une grande réflexion à mener, reconnaît Yannick Slamet. Le dernier paragraphe de la lettre d’Emmanuel Macron y fait référence. Il faut que le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, le Congrès et les Calédoniens prennent conscience qu’on devra peut-être changer de modèle."

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