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    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 22.10.2024 à 19h11 | Mis à jour le 22.10.2024 à 19h41
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    De nombreux représentants économiques, syndicaux et issus de la société civile ont participé pendant trois jours à la conférence économique consacrée au plan S2R du gouvernement. Ils ont contribué à l’ajout d’un certain nombre de mesures. Photo Baptiste Gouret
    Après trois jours de travail, la conférence économique consacrée au plan de sauvegarde, de reconstruction et de refondation (S2R) porté par l’exécutif a pris fin ce mardi. Une trajectoire de trois ans est désormais tracée pour transformer le modèle économique et social calédonien dans ce qui semble relever d’un élan collectif.

    Les semaines passent et le plan S2R suit son cours, survolant les critiques et le conflit politique qui l’a récemment rattrapé. Ce programme porté par le gouvernement depuis juillet pour réformer en profondeur le modèle économique et social calédonien a franchi une nouvelle étape, ce mardi 22 octobre, avec la restitution du travail mené dans le cadre de la conférence économique organisée au centre culturel Tjibaou. L’évènement avait été ouvert jeudi 17 octobre en présence du ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet. Cinq jours plus tard, le train de réformes envisagé par le 17e gouvernement a été enrichi par les suggestions des représentants économiques, syndicaux et issus de la société civile présents. Chacun des quatre modèles (économique, santé-social, institutionnel et sociétal) a été passé en revue et débattu avant de faire l’objet de recommandations des participants.

    "Un socle commun"

    De nouvelles mesures sont ainsi venues s’ajouter à celles déjà formulées par le gouvernement. Un caractère participatif du plan S2R défendu par l’exécutif depuis son lancement, en juillet. "C’est un travail qui doit rester ouvert", a insisté le président du gouvernement, Louis Mapou, au terme de la restitution. Qu’importent les divergences politiques, "ce plan représente un socle commun". "Notre responsabilité était de permettre à tout le monde de se retrouver. Ce qu’on vient de vous présenter est le début d’une reconquête", a poursuivi le chef de l’exécutif calédonien, évoquant l’importance de permettre aux populations "d’appréhender les défis à venir".


    Louis Mapou a pris la parole au terme de la restitution des travaux de la conférence économique consacrée au plan S2R, ce mardi 22 octobre. Photo Baptiste Gouret

    Le travail est toutefois loin d’être fini. "Il va falloir se retrousser les manches", notamment en 2025, "année du renouveau". Le plus dur sera en effet de mener des réformes qui ne feront pas que des heureux. "On rompt des équilibres existants", a admis Louis Mapou. Mais ce plan "n’est ni plus ni moins qu’une tentative de créer un nouveau modèle de société".

    Des perspectives, à court terme, ont déjà été tracées. Un livret détaillé des mesures envisagées par le plan S2R sera très prochainement édité. Viendra ensuite le débat d’orientations budgétaires, courant novembre, où seront présentés différents scénarios prospectifs sur trois ans. Au terme de cette période, les comptes publics de la Nouvelle-Calédonie devront avoir retrouvé l’équilibre. En parallèle, le gouvernement va "entrer en discussion avec l’État", a indiqué Louis Mapou. "L’ambition ici c’est qu’on puisse aboutir à un partenariat" pour que le gouvernement français finance la transition vers le nouveau modèle.

    L’urgence d’une réouverture des sites miniers

    L’unité affichée derrière le plan S2R, ce mardi, n’a pas empêché quelques accusations venues de la salle, notamment sur le caractère jugé très libéral du programme de réformes. "Juste à côté, il y a un très beau golf, mais quand on suit la route et qu’on regarde à travers les mimosas, on voit la misère des squats. Le défaut de votre plan, c’est de ne pas avoir suffisamment regardé à travers les mimosas, a regretté Joao d’Almeida, président de la Fédération des fonctionnaires. Je ne suis pas pour appauvrir les riches, mais il y a forcément quelque chose à faire pour mieux répartir la richesse de ce pays."

    "Pour la partager, encore faut-il la créer", lui a répondu David Guyenne, président de la CCI, soulignant le besoin de soutenir une activité économique au ralenti. Pour Patrick Dupont, président du conseil d’administration de la Cafat, tout ce travail ne servira à rien si les sites miniers calédoniens ne reprennent pas rapidement le travail. "La SLN, c’est 5 milliards de cotisations, Prony c’est entre 2,5 et 3 milliards, NMC c’est 1,5 milliard… Aujourd’hui, on les empêche de travailler. La réouverture des sites miniers est une urgence absolue", a-t-il alerté, appelant l’ensemble des membres du gouvernement à exiger une reprise immédiate.

    Des prises de parole qui ont mis en lumière la quantité de défis à surmonter pour le gouvernement s’il veut mener à bien la transformation du modèle calédonien.

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