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    Nouvelle Calédonie
  • Anthony Tejero | Crée le 24.05.2024 à 21h15 | Mis à jour le 24.05.2024 à 21h25
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    Isabelle Champmoreau a co-animé uen conférence de presse, ce vendredi 24 mai, à la présidence du gouvernement. Photo Anthony Tejero
    Avec 35 établissements scolaires partiellement ou totalement détruits dans l’agglomération, la reprise des cours ne se fera pas sans mal. Alors que les difficultés d’approvisionnement en carburant ou en nourriture et que la sécurité et la liberté de circulation ne sont pas rétablies partout, le gouvernement annonce que la rentrée n’est pas prévue avant le lundi 17 juin. Un délai qui doit notamment permettre de trouver une solution pour les 5 000 élèves impactés par ces dégâts.

    De nombreux établissements détruits

    La liste est tristement longue. Pas moins de 35 établissements scolaires ont été pillés, partiellement ou totalement détruits depuis le début des émeutes qui secouent l’agglomération.

    Dans le primaire, près de 25 écoles sont concernées, dont trois (Les Pervenches aux Portes-de-Fer, Les Orchidée et Gustave-Lods sur la presqu’île de Ducos) sont "extrêmement endommagées, si ce n’est quasiment détruites", annonce Isabelle Champmoreau, la membre du gouvernement en charge de l’enseignement.

    "Il y a également une vingtaine d’écoles partiellement dégradées et qui ont subi beaucoup de pillages, notamment à Dumbéa, poursuit la vice-présidente de l’exécutif, qui tient à se montrer prudente. Il est difficile aujourd’hui de savoir si les bureaux, le matériel, etc. sont encore en état. Le bilan est en cours. Ce n’est qu’en nous rendant sur place que nous verrons mais il y a encore des quartiers impossibles d’accès."

    Par ailleurs une dizaine d’établissements du secondaire ont également été endommagés dont l’établissement professionnel Petro-Attiti, à Rivière-Salée, où ses quelque 780 élèves devront être redirigés vers d’autres structures, ce qui ne s’avère pas être une mince affaire.

    Du côté des collèges, les nouvelles ne sont pas meilleures puisque quatre structures ne sont plus en mesure d’accueillir du public, à Auteuil, à Kaméré à Boulari et à Rivière-Salée.

    Que deviennent les élèves qui n’ont plus d’établissement scolaire ?

    Au total 5 000 élèves (un millier dans le primaire et 4 000 dans le secondaire) sont concernés. Autant de jeunes qu’il faudra replacer dans d’autres établissements. Écoles fermées qui pourraient rouvrir, solidarité entre le secteur privé et public… " Nous étudions toutes les solutions possibles pour que ces jeunes puissent être rescolarisés. Nous devrons faire preuve de souplesse, assure Isabelle Champmoreau. La plus grosse difficulté concerne le lycée Pétro-Attiti. Pour les collèges, nous avons fait un inventaire des capacités d’accueil (des autres établissements) et nous sommes assez confiants."

    Vers une rentrée le 17 juin

    Les Calédoniens ne retourneront en cours que le lundi 17 juin, du moins sur la Grande Terre, où les pénuries de carburants et de produits alimentaires empêchent également la reprise en Brousse "où aucun dégât n’est en revanche à déplorer".

    Entre la semaine prochaine, puis les deux semaines de vacances scolaires, ce laps de temps devrait permettre aux équipes et aux personnels (dont certains ont été exfiltrés de leurs logements de fonction détruits) de se remobiliser et préparer une reprise progressive. Pour ce faire, un protocole d’accueil est en cours d’élaboration afin de permettre à l’ensemble des équipes éducatives et des jeunes de pouvoir évoquer "ces sujets sensibles (des émeutes) qui provoquent beaucoup d’émotion avec tact" et afin d’avoir "un discours cohérent dans l’ensemble des établissements".

    " Nous recherchons des protocoles pour ne pas reprendre comme si de rien n’était. C’est difficile pour les familles de se projeter, mais il est important que les jeunes retrouvent le plus vite possible le chemin de l’école, qui est un vrai lieu du vivre ensemble, insiste la membre du gouvernement, "extrêmement choquée" par l’ampleur de ces destructions, mais qui préfère se tourner vers l’avenir désormais. On ne va pas s’appesantir sur cette phase-là. On est déjà dans la question de la reconstruction. On ne veut pas nier le travail énorme qui est devant nous, mais on veut replacer très rapidement ces outils au cœur de la vie des Calédoniens car on sait que c’est comme ça qu’on offrira une vie normale aux enfants, qu’on fera revenir les familles dans les quartiers, etc. Et surtout ces jeunes pourront rencontrer les personnels, les enseignants, les éducateurs, les psychologues qui seront à leurs côtés afin de passer une information qui est vérifiée."

    À l’heure où de nombreuses vidéos et publications véhiculent de fausses informations sur les réseaux sociaux, cristallisant les tensions, le vice-rectorat n’exclut pas d’approfondir, à terme, le volet d’éducation aux médias dans les programmes scolaires.

    Quand les établissements détruits seront-ils reconstruits ?

    Lors de sa visite express, jeudi, Emmanuel Macron a annoncé que l’État procédera à une "mesure d’exception et d’urgence" pour la reconstruction des bâtiments publics, dont les écoles et les collèges, auprès des collectivités qui bénéficieront de dispositifs d’aides. Si la vice-présidente du gouvernement salue cette initiative, tout ne se fera pas d’un claquement de doigts.

    "Notre priorité, c’est déjà de chiffrer les dégâts (que l’élue compte en milliards de francs) de cartographier les sites et de répertorier précisément l’ensemble des élèves touchés. Ensuite, il y a des délais incompressibles. En général, il faut compter entre 3 et 5 ans de travail pour sortir de terre un établissement et nous devrons adopter une stratégie de reconstruction cohérente."

    Quel calendrier ? 


    Note

    Un numéro vert est ouvert à l'ensemble du personnel éducatif (public et privé) : 05 00 16.

    Un autre numéro vert à destination des familles devrait être lancé la semaine prochaine. 

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