Le week-end a été agité en Nouvelle-Calédonie. Après une nuit de vendredi à samedi relativement calme, celle de samedi à dimanche a été marquée par un regain de tensions, notamment dans le Grand Nouméa. "On a vécu un début de nuit problématique dans les quartiers sensibles", dévoile une source de gendarmerie.

De nombreuses barricades et des barrages enflammés ont été mis en place sur plusieurs axes de l’agglomération, conduisant à des affrontements avec les forces de l’ordre venus déblayer les routes, comme à Conception, à Païta et même sur la Savexpress. "À Nouméa, des entraves ont nécessité l’action des forces de l’ordre – à Montravel, Rivière Salée, Tindu-Kaméré et au PK6 principalement. Des feux, principalement de végétation et d’entraves, ont rapidement été maîtrisés par l’action des pompiers dans ces mêmes quartiers. Des faits similaires ont été recensés sur les 4 communes de l’agglomération et à Plum", indiquait le haut-commissariat dans un point de situation, dimanche matin. Trois membres des forces de l’ordre ont été blessés durant la nuit.

Aucun bâtiment visé

Les pompiers de Nouméa ont également été particulièrement sollicités durant le week-end, principalement pour des feux de végétation. Ils sont en effet intervenus sur une vingtaine d’incendies chaque jour. Dimanche, 29 feux de brousse se sont déclarés dans la capitale jusqu’à 22 heures, dans les quartiers de Tindu, Ducos, Nouville, Magenta Tours, Magenta Aérodrome et Rivière-Salée. Aucun commerce ou bâtiment n’a toutefois été visé par les émeutiers. Systématiquement accompagnés des forces de l’ordre, les pompiers ont été la cible d’un caillassage lors d’une intervention à Tindu. Le calme est globalement revenu dimanche soir, jusqu’à ce lundi matin.

Cette reprise relative des violences intervient quelques jours après la mort de deux hommes âgés de 29 ans et 30 ans, à Saint-Louis, tués par les gendarmes, et à l’approche du 24 septembre, Fête de la citoyenneté et anniversaire de la prise de possession, une date qui cristallise les tensions. En conséquence, le haut-commissariat a déployé un important dispositif de sécurité à travers le territoire, avec 6 000 membres des forces de l’ordre mobilisés.