Voilà qui devrait donner un peu de souffle à bon nombre d’acteurs du tourisme à Nouméa. Alors que l’activité était suspendue depuis les émeutes du 13 mai, les croisiéristes feront leur retour dans la capitale à partir du 10 novembre prochain. Une reprise qui se confirme puisque cette annonce fait suite à un premier toucher de paquebot déjà opéré à Lifou le 18 octobre dernier.

"C'est un signal plus que positif, c'est une étape clé dans notre stratégie de relance et de réassurance, réagit Julie Laronde, à la tête de Nouvelle-Calédonie tourisme (NCT). Cela nous permet de communiquer à l'international pour regagner la confiance des clients et des revendeurs."

"Nouméa est une escale incontournable"

Cette décision a été prise en concertation entre le gouvernement et les responsables des compagnies de croisière Carnival Cruise Line et Royal Caribbean Cruises, en déplacement cette semaine sur le Cailou, afin de constater par eux-mêmes, si les conditions de sécurité sont de nouveau garanties dans Nouméa, et plus particulièrement dans le centre-ville et sur les baies, principaux lieux d’attraction pour les touristes.

"L’avantage, à Nouméa, c’est que si les croisiéristes sont déployés sur des zones touristiques, comme les baies, les îlots, le phare Amédée, ces visiteurs ne verront rien des stigmates de ces exactions, ce qui est plutôt positif pour faire redémarrer le tourisme. En plus, Nouméa est une escale incontournable après deux jours de mer depuis Sydney, mais il faut des garanties de sécurité", avait déjà précisé aux Nouvelles calédoniennes, Julie Laronde.

343 000 croisiéristes l’an dernier

Pour rappel, alors que les gros paquebots de croisière n’étaient plus les bienvenus à l’île des Pins et à Maré, en 2023, le nombre de croisiéristes dans le pays avait réussi à rattraper son niveau d’avant Covid, soit 343 703 personnes (-0,08 % par rapport à 2019) en escale à Nouméa et à Lifou. Une activité qui suivait la même dynamique jusqu’aux émeutes, avec 120 564 passagers, au premier trimestre 2024, soit + 13 % par rapport à l'an dernier.

Mais si les croisiéristes dépensent beaucoup moins que les voyageurs au long cours, il n’est pas facile de quantifier précisément ce que génère ce tourisme en Nouvelle-Calédonie. Généralement, on estime qu’un croisiériste dépense 5 000 francs par jour dans le pays. Sauf que ce chiffre est à prendre avec la plus grande précaution puisqu’il date de 2009. C’est pourquoi, fin avril dernier, Nouvelle-Calédonie tourisme avait signé un nouvel accord de coopération avec la branche australienne du groupe Carnival (qui draine à elle seule les deux-tiers des croisiéristes en visite sur le Caillou). L’un des objectifs : partager des données en vue de mener une nouvelle enquête sur les retombées financières de cette activité pour l’économie locale.

Toujours est-il, alors que le tourisme représente (hors période de crise), la deuxième économie du pays après le nickel, le gouvernement précise que le développement de ce secteur est l’une des grandes orientations du volet économique de son plan de sauvegarde, de refondation et de reconstruction (PS2R).