- G.C. | Crée le 26.09.2018 à 04h25 | Mis à jour le 26.09.2018 à 17h35ImprimerArnould Pouye a été confondu par des messages envoyés depuis son téléphone, saisi lors de son interpellation après un cambriolage. Archives LNC Photo Archives LNCJUSTICE. Henri Mamatui et sa femme avaient été « massacrés » à leur domicile de Koutio, en août 2016. Le tribunal correctionnel a infligé hier matin une lourde peine à Arnould Pouye, 20 ans, l’auteur des coups qui ont failli coûter la vue au religieux.
Ses trois complices avaient été condamnés à des peines allant de 12 à 24 mois de prison ferme. L’homme considéré par le tribunal comme le meneur des cambrioleurs responsables de l’agression d’Hinano et de Henri Mamatui, en août 2016, a écopé d’une sentence autrement plus sévère : huit années de prison.
Arnould Pouye, à peine majeur au moment des faits, a reconnu du bout des lèvres avoir porté les « trois » coups qui ont assommé le diacre de La Conception et qui l’auraient rendu aveugle sans une double greffe du cristallin. Le jeune homme avait choisi de se passer des services d’un avocat. Immobile, quasiment inexpressif, sa défense s’est résumée à une longue suite de silences et de dénégations qui est venue à bout des questions des juges, bredouilles dans leur quête de mobile.
Arnould Pouye est un habitué des cambriolages. Penché sur le casier judiciaire, le président du tribunal correctionnel écarquille les yeux au-dessus de ces « séries assez incroyables de vols ». « Il y en a plus de dix à chaque fois ou presque », s’exclame Thierry Lefevre. Dans la soirée du 29 août 2016, le compteur s’est arrêté à trois.
« Pourquoi ces violences ? »
Les deux premières intrusions ne sont pas aussi fructueuses qu’espéré. Les complices poursuivent à pied leur virée dans Dumbéa. Devant chez les Mamatui, le Suzuki Vitara attire leur attention. Arnould Pouye entre. La fête des 46 ans de mariage est terminée, il trouve Henri seul sur la terrasse, assis, de dos. Il ramasse le premier objet dangereux à sa portée, une torche Maglite, et frappe. Quand Hinano surgit, il frappe encore. « Pourquoi ces violences ? Vous ne l’aviez jamais fait », interroge Éric Mangin, assesseur du président. « Je ne sais pas ». Le tribunal a une idée sur la question. « Les Mamatui sont d’origine polynésienne. Est-ce qu’il y a un motif raciste ? ».
« Non », oppose tout bas le prévenu. « L’alcool ? ». Non plus. La procureure se raccroche aux conclusions du psychiatre. « Sens moral déficitaire et élastique », « manque d’empathie pour ses victimes », des « censures qui ne pèsent pas face aux pulsions » mais « aucune pathologie » et une intelligence « dans la norme ».
La répression, « seule » option
« Il a massacré deux personnes âgées pour un butin minable », s’agace Céline Fortesa, écœurée par le « calvaire » qu’a vécu le religieux. Les faits sont « gravissimes », et la passivité du prévenu ne lui inspire pas confiance dans l’avenir. La « seule » réponse possible : « la répression », sous la forme de huit ans de prison ferme, deux de moins que le maximum en correctionnelle.
Arnould Pouye n’a personne pour faire valoir un autre raisonnement. Le dernier mot lui revient, il n’en veut pas. Le tribunal prononce son retour au Camp-Est, une nouvelle que l’intéressé accueille avec indifférence.
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