- Jean-AlexisGallien-Lamarche / jeanalexis.gallien@lnc.nc | Crée le 25.09.2018 à 05h50 | Mis à jour le 25.09.2018 à 07h16ImprimerOdile et Fernand sont revenus sur le Caillou pour le procès en appel de celui qui a volé la vie de leur enfant. Photos J.-A.G.-L. et DRJUSTICE. Puni de six ans de prison pour avoir fauché l’infirmière en 2016 à l’Anse-Vata, Allan Nicol est jugé en appel aujourd’hui. Les parents de Mathilde se confient.
Quand ils pensent à leur enfant, leurs mains tremblent et les larmes coulent. La plaie ne se refermera jamais chez Odile et Fernand, les parents de Mathilde, mortellement fauchée le 19 août 2016 à l’Anse-Vata. Ils avaient quitté le Caillou il y a un an en accompagnant du regard Allan Nicol vers les geôles du palais de justice avant son transfert vers le Camp-Est. Le lycéen, 19 ans à l’époque des faits, avait été reconnu coupable par le tribunal correctionnel d’avoir tué l’infirmière de 23 ans, puis d’avoir pris la fuite et de ne pas s’être rendu. Condamné à six ans de prison, il avait fait appel. « On nous réappuie sur la tête. La loi lui autorise à faire appel. Mais c’est un manque de respect vis-à-vis de Mathilde. Il aurait dû purger sa peine et se taire », dit Fernand.
Ce nouveau procès sonne comme une épreuve encore plus dure que le premier jugement pour cette famille qui « survit ». « La seule chose qu’on veut, c’est qu’il ne sorte pas par la même porte que nous et que la peine soit confirmée », souffle Audrey, la sœur de Mathilde.
« Petite mais jolie vie »
Se remémorer les circonstances du drame, « les 78 jours de Mathilde entre la vie et la mort » sur un lit d’hôpital « recroquevillée sans dent et sans cheveux »... Odile ne cache pas son émotion. C’est plus fort qu’elle : « Mathilde a pris perpétuité et nous aussi. Il a fait un carnage dans la famille ». Un des principaux point d’interrogation de ce procès se porte vers « le voleur de vie », comme l’avait décrit le procureur de la République à l’époque : quel comportement adoptera Allan Nicol après un an au Camp-Est ? En première instance, le lycéen avait laissé l’image d’un garçon arrogant et nerveux. Autre question : les conseils d’Allan Nicol, Me Denis Milliard et un avocat venu de Métropole, Me Jean Boudot, évoqueront-ils la thèse d’une deuxième voiture, un pick-up vert, qui aurait percuté Mathilde avant le passage du Kia Sorento conduit par Allan Nicol ? « La responsabilité d’Allan Nicol est parfaitement avérée, cette théorie ne tient pas », proteste Me Martin Calmet, le conseil d’Odile et Fernand. Grands-parents depuis peu, ceux-ci resteront sur le Caillou un mois. Ils iront se recueillir à l’endroit où leur fille a été percutée. « Mathilde a eu une petite vie mais une jolie vie », confie fébrilement Odile.
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