- Baptiste Gouret | Crée le 08.04.2024 à 05h00 | Mis à jour le 12.04.2024 à 16h03ImprimerLe pacte du nickel doit permettre, selon ses soutiens, de sauver les trois usines de la faillite. Mais plusieurs groupes politiques s’opposent à ce document stratégique jugé "incomplet". Photo Archives LNC/Waldemar de LaageMercredi, Calédonie ensemble, l’UC, l’Uni et l’Éveil océanien ont déposé une motion préjudicielle lors de l’examen du pacte du nickel, renvoyant le texte en commission. Ils considèrent que ce document manque d’ambition et ont dressé une liste de propositions dans l’espoir de le renégocier avec l’État. Revue de détails, à la veille de la commission plénière programmée ce mardi au Congrès.
Nickel et avenir institutionnel, même combat
Ceux qui espéraient un pacte du nickel validé par la majorité des membres du Congrès vont devoir se montrer patients. Mercredi dernier, Calédonie ensemble, Uni, UC-FLNKS et Nationalistes et Éveil océanien ont déposé une motion préjudicielle, renvoyant en commission le texte qui devait pourtant être approuvé, ou non, en séance du Congrès. Les quatre groupes misent sur ce nouveau délai pour "que certaines conditions soient remplies" par ce pacte, "incomplet en l’état". Ils espèrent ainsi le "renégocier" avec l’État et voir plusieurs de leurs recommandations y être intégrées. La première d’entre elles porte sur la "dimension politique du pacte du nickel", avancent les dépositaires de la motion préjudicielle. Considérant que la question du nickel a "toujours été au cœur des accords politiques calédoniens", ces derniers veulent que ce document stratégique, censé sauver la filière, "doit être pleinement intégré à l’accord politique global sur l’avenir institutionnel du pays".
Un pacte intégré à "France 2030"
Calédonie ensemble avait déjà formulé le vœu quelques jours avant la présentation du pacte au Congrès : le parti de Philippe Gomès souhaite que la Nouvelle-Calédonie et l’Hexagone nouent un "partenariat stratégique" autour du nickel à travers l’intégration de la filière calédonienne au plan "France 2030". Ce plan, doté de 54 milliards d’euros, vise à "développer la compétitivité industrielle" française et à garantir l’accès aux matières premières dites "stratégiques" telles que le nickel.
Davantage d’engagements des industriels
Depuis la présentation de l’ultime version du document, c’est le principal reproche formulé par les opposants au pacte : le manque d'"engagements réels" imposés aux industriels. Le peu d’obligations concernant les usines, à savoir "réaliser les investissements suffisants pour maintenir l’appareil productif" et le "moderniser", ne "recouvrent actuellement aucune réalité", expliquent les quatre groupes dans leur motion préjudicielle. "Ce n’est qu’au travers de repreneurs, porteurs d’un véritable projet industriel, que le pacte pourrait prendre véritablement corps sur ce sujet."
Des efforts trop importants demandés aux Calédoniens
Parmi les engagements de la Nouvelle-Calédonie inscrits dans le pacte du nickel, un financement de 8 milliards à travers des recettes supplémentaires de la TGC est prévu. "Or, la situation budgétaire et financière du pays est extrêmement dégradée", soulignent les groupes.
Par ailleurs, "la crise du nickel oblige la Nouvelle-Calédonie à adopter des mesures spécifiques" coûteuses, telles que le chômage partiel spécifique. Les élus rappellent également que les Calédoniens sont déjà "les premiers contributeurs publics à l’industrie du nickel à hauteur de 200 milliards sur la dernière décennie". "Pour toutes ces raisons, a fortiori en l’absence de véritables projets industriels pour chacune des usines, il ne nous paraît pas opportun d’imposer de tels efforts aux Calédoniens."
Une "nouvelle ambition minière"
Un ensemble de recommandations qui permettrait, selon les dépositaires de la motion, de "porter une nouvelle ambition minière et métallurgique pour le pays". Ces différentes pistes seront étudiées ce mardi, lors d’une commission plénière consacrée à la poursuite des travaux sur le pacte du nickel. Les membres du Congrès seront ensuite de nouveau convoqués en séance publique pour habiliter, ou non, Louis Mapou à le signer avec les industriels et l’État. Mais le président du gouvernement, qui avait d’abord conditionné sa signature à un vote majoritaire au Congrès, a changé de position la semaine dernière. "Si le mouvement indépendantiste ne veut pas me soutenir, je prendrai mes engagements auprès du gouvernement central en tant que président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie", a-t-il indiqué.
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