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    Nouvelle Calédonie
  • Anthony Tejero | Crée le 27.12.2024 à 17h55 | Mis à jour le 27.12.2024 à 18h03
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    Louis Mapou, président du 17e exécutif, et membre de l'Uni, l'affirme : "Calédonie ensemble nous a toujours joué des tours".  Photo Anthony Tejero
    Le président du 17e exécutif, que Calédonie ensemble a fait chuter le soir du Réveillon de Noël, juge cette décision "inacceptable" et "irresponsable" dans le contexte de crise sans précédent que traverse le pays. Louis Mapou a donc convié la presse, ce vendredi, pour livrer son analyse de la situation, et au passage, tirer à boulet rouge sur ce parti non-indépendantiste et ses "alliés" qui "ne souhaitaient pas" que le premier gouvernement indépendantiste puisse "réussir" à la veille d’élections. Après trois ans et demi au pouvoir, le chef de la Nouvelle-Calédonie a déclaré "a priori" ne pas se porter candidat à sa succession.

    Quatre jours après la chute du gouvernement provoquée par Calédonie ensemble, Louis Mapou a tenu à réunir la presse pour sortir de son silence et répondre à la "violence" des propos assénés à son sujet.

    "J’ai entendu beaucoup de choses qui me laissent pantois sur les intentions de Calédonie ensemble et de ceux qui le soutiennent", lance d’emblée le chef du 17e exécutif, pour qui cette décision prise le soir du réveillon de Noël, dans un contexte où le Caillou traverse des difficultés en cascade, est tout simplement "inacceptable". "C’est un sale coup politique porté à notre pays. Comme si on avait besoin de ça."

    Pour Louis Mapou, nul doute que Philippe Gomès est l’instigateur et même le rédacteur du courrier signé du membre du gouvernement démissionnaire Jérémie Katidjo-Monnier. "C’est un jeune avec qui j’ai pris beaucoup de plaisir à travailler. Dans cette lettre, je n’ai pas reconnu le Jérémie que je connais et je trouve très triste qu’on puisse instrumentaliser la nouvelle génération pour des considérations politiques d’un autre temps", tacle le président, dont les propos sont "plus libres que d’habitude" et selon qui cette décision relève de "l’irresponsabilité", si ce n’est de "l’irrationalité comme si ma personne posait problème à Monsieur Gomès et d’autres". En d’autres termes, "on est débarqués aujourd’hui pour des raisons obscures et en raison de l’égo de certains afin qu’ils puissent continuer de jouer un rôle."

    "Beaucoup ne souhaitaient pas qu’on réussisse"

    Dans le viseur du chef de l’exécutif : Calédonie ensemble bien sûr, mais également son "allié" de l’Éveil océanien. "Je ne suis pas dupe et mes collègues indépendantistes non plus. Je crois profondément que beaucoup ne souhaitaient pas que le premier gouvernement à majorité indépendantiste réussisse cette sortie de crise avant les élections." Une allusion faite au PS2R (Plan de sauvegarde, de refondation et de reconstruction) sur lequel planche l’exécutif depuis de longs mois afin d’engager des réformes structurelles importantes, notamment sur le plan économique et social. Une stratégie qui venait en concurrence avec le plan quinquennal porté par Calédonie ensemble, puis d’autres groupes au Congrès, (chiffré lui à 500 milliards de francs sur cinq ans).

    Deux démarches qui devaient pourtant être "complémentaires", rappelle Louis Mapou. "Le PS2R est soutenu par l’État, par les collectivités, par les partenaires sociaux et par la société civile, mais pas par certains groupes politiques au Congrès. Et ce n’est pas faute pourtant de les avoir invités à travailler dessus, insiste le chef de l’exécutif qui fustige "le diktat des minorités" de cette institution. "Je souhaite donc que le 18e gouvernement reprenne ce travail du PS2R à cœur car c’est un projet qui a recueilli une adhésion très large."

    L’autre sujet de discorde entre Calédonie ensemble, l’Éveil océanien (notamment) et le 17e gouvernement concerne le financement des aides pour reconstruire le pays, obtenu sous la forme de prêts et non pas de subventions. "Ils espèrent ça, mais nous l’avons déjà demandé sans l’obtenir. J’ai rencontré le président Emmanuel Macron, le Premier ministre Michel Barnier, tout comme les deux présidents des deux chambres (Sénat et Assemblée nationale). Personne n’a laissé entendre que la demande d’une subvention à hauteur de 500 milliards sur 5 ans était raisonnable ou même sensée, martèle Louis Mapou, qui doute que le nouveau gouvernement national, piloté par François Bayrou, puisse changer la donne. Et pour qui les responsables de la chute du gouvernement "doivent rendre des comptes sur ce qu’ils ont pu obtenir à Paris." "Je note que toux ceux qui me critiquent n’ont pas réussi à convaincre (pour l’obtention de subventions) en dépit de tout leur réseau en Métropole. On peut gloser de manière condescendante sur la nature de ces aides, mais elles nous ont permis de tenir jusque-là et elles permettront de rebondir au 18e gouvernement."

    "En matière d’opportunisme, on ne fait pas mieux"

    L’ensemble des travaux menés par l’exécutif de Louis Mapou avec le gouvernement français (PS2R, négociations en cours sur les aides, dont la tranche de 27 milliards de francs, "qui arrivera d’une façon ou d’une autre", cruciale pour entamer l’année 2025) seront une "base" de travail évidente pour les futurs membres de la Nouvelle-Calédonie. "En matière d’opportunisme, on ne fait pas mieux", glisse Louis Mapou, cinglant, qui ne sera "a priori" pas candidat à sa succession. Et pourrait donc revenir sur les bancs de l’opposition au Congrès.

    Toujours est-il, au terme de trois ans et demi de pouvoir, le chef de l’exécutif espère avoir marqué son "empreinte" à travers une collégialité exercée "comme jamais auparavant". "Nous avons bousculé le monde indépendantiste et non indépendantiste pour travailler ensemble dans l’intérêt général, qui a été notre fil conducteur. L’enseignement politique que je tire, c’est que plus la collégialité est forte, plus le gouvernement affirme sa mission d’exécutif et plus sa filiation avec les groupes du Congrès s’amenuise car il œuvre dans l’intérêt général et non pas pour l’intérêt de certains. J’espère que nous aurons apporté cette pierre en prouvant que l’on peut travailler tous ensemble et qu’elle sera reprise par le 18e gouvernement."

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