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    Nouvelle Calédonie
  • A.T. | Crée le 02.10.2024 à 09h16 | Mis à jour le 02.10.2024 à 16h44
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    Réactions des politiques calédoniens au discours de politique générale de Michel Barnier : Virginie Ruffenach, Sonia Backès, Nicolas Metzdorf, Philippe Gomès et Emmanuel Tjibaou. Photomontage LNC
    Lors de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre a annoncé abandonner le projet de réforme du corps électoral, qui ne sera donc pas présenté au Congrès de Versailles, ainsi que reporter les prochaines élections provinciales en 2025. Si certains élus saluent ces décisions, d’autres, en particulier dans les rangs loyalistes, fustigent cette prise de position.

    Pour Sonia Backès, le gouvernement "n’a pas répondu aux attentes de la Nouvelle-Calédonie"

    La présidente de la province Sud juge que la déclaration de politique générale du Premier ministre "n’a pas répondu aux attentes de la Nouvelle-Calédonie". La cheffe de file des Loyalistes estime que l’annonce de l’abandon du dégel du corps électoral "était inutile" car cela relève de la "compétence exclusive" du président de la République et que cette décision n’a qu’un but : "penser faire plaisir aux extrémistes en espérant leur indulgence, c’est bien mal les connaître."

    Par ailleurs, Sonia Backès attendait "au moins un mot" de Michel Barnier sur le financement de la reconstruction. "La balade de Gomès a Paris, accompagné de ceux des indépendantistes qui soutiennent la CCAT, qui devait servir à obtenir une annonce financière du Premier ministre dans sa déclaration de politique générale aura donc été totalement inutile…", tance l’élue loyaliste, faisant référence au déplacement de la délégation transpartisane du Congrès (à laquelle ni le groupe Uni, ni les Loyalistes ne participent).

    La cheffe de la Maison bleue annonce par ailleurs s’arrêter trois jours à Paris avant de se rendre à New York à l’ONU. "Je dirai à mes interlocuteurs que nous attendons depuis trop longtemps une initiative politique de l’État qui doit désormais arriver au plus vite pour reprendre le dialogue, dans le respect du résultat des trois référendums, et avec lui engager au plus vite les moyens de la reconstruction de la Nouvelle-Calédonie. Les entreprises, les salariés, les collectivités ne peuvent plus attendre."

    Pour Emmanuel Tjibaou, "l’État prend ses responsabilités"

    Le député indépendantiste de la seconde circonscription estime que ces annonces sont "déjà le signe qui nous permet d’aller au-devant de nos compatriotes avec la reconnaissance que l’État prenne ses responsabilités sur la sortie de crise et la reprise des discussions institutionnelles."

    Pour Emmanuel Tjibaou : "ce qui se passe dans notre pays, dans le concert de la politique parisienne, c’est assez distant. Et en même temps, les Outre-mer prennent une place importante dans la géopolitique. C’est donc là où nous avons conscience des enjeux et des annonces faites, poursuit l’élu selon qui l’abandon de la réforme du corps électoral était "attendu au pays". Quant au report des échéances provinciales d’ici fin 2025 (et non pas fin 2024), "il y avait deux options pour les indépendantistes car ce sujet n’était pas tranché", rappelle le député qui "prend acte" de ces décisions.

    "Il y a des annonces, ensuite, il faudra juger sur actes. Il faut lancer des perspectives sur les discussions institutionnelles, c’est ce qui permet d’asseoir la capacité de reprendre le cours de la vie quotidienne (en Nouvelle-Calédonie) car c’est le manque de vision politique qui a fait qu’on est arrivés dans cette impasse institutionnelle."

    Nicolas Metzdorf "s’interroge sur la pertinence" de ces annonces

    Pour le député de la première circonscription, Nicolas Metzdorf, la feuille de route de Michel Barnier est "malheureusement déconnectée de la réalité calédonienne."

    L’élu pointe "l’absence d’annonces concrètes sur les aides financières", compte tenu "du peu de temps que nous disposons". "La Nouvelle-Calédonie traverse la plus grave crise économique, sociale et sanitaire de son histoire, martèle Nicolas Metzdorf. Les entreprises, qui ne sont pas encore brûlées, ferment par centaines et la fin de l’année sera le théâtre d’émeutes de la faim si nous ne faisons rien. Les Calédoniens ont besoin d’annonces concrètes venant du gouvernement et rien ne leur a été proposé."

    Concernant le dégel du corps électoral, l’élu "s’interroge sur la pertinence" de cette annonce. "Cela ne relève pas de sa compétence mais de la compétence du président de la République, assure Nicolas Metzdorf, pour qui le nouveau gouvernement "n’a pas saisi l’ampleur de la situation" sur le Caillou. "Nous allons donc redoubler d’efforts pour faire entendre la détresse des Calédoniens. Le Premier ministre doit réellement se saisir du dossier calédonien, en comprendre les subtilités et surtout les urgences auxquelles nous devons répondre."

    Virginie Ruffenach : "trouver un consensus et un accord global"

    Virginie Ruffenach en déplacement à Paris avec la délégation transpartisane du Congrès, salue la constitution d’une "mission de concertation et de dialogue", conduite par le président du Sénat, Gérard Larcher et la Présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui "se rendront au chevet des Calédoniens fin octobre", avec le ministre des Outre-mer.

    "Cette annonce montre que tout l’appareil d’État au plus haut niveau est mobilisé pour traiter la Nouvelle-Calédonie. Cet accompagnement est essentiel pour tous les habitants du territoire", estime la chef de file du Rassemblement, selon qui le report des élections provinciales a pour "objectif de trouver un accord global comprenant la modification du corps électoral. Que les choses soient bien claires, le corps électoral ne peut être celui d’aujourd’hui pour la prochaine élection provinciale. L’intention est de trouver un consensus sur sa modification dans le cadre d’un accord plus global."

    Philippe Gomès : "cette épée de Damoclès est levée"

    L’adresse du Premier ministre est "exactement ce que nous demandions", a réagi depuis Paris auprès de l’AFP Philippe Gomès, chef du groupe Calédonie ensemble, saluant l’abandon de la loi sur le dégel du corps électoral. "Cette épée de Damoclès qui empêchait le dialogue politique, la recherche du consensus de reprendre, est levée, a-t-il dit. On a donc le temps pour aller chercher ce consensus qui permettra de donner de l’espoir aux Calédoniens, et commencer la reconstruction du pays."

    Délégation transpartisane : "un Premier ministre qui appelle à l’ouverture d’une nouvelle période"

    En déplacement à Paris depuis le 23 septembre pour défendre le plan 2024-2029 de reconstruction et d’accompagnement de la Nouvelle-Calédonie par l’État, la délégation transpartisane du Congrès "salue unanimement la déclaration de politique générale du Premier ministre en ce qui concerne ses engagements sur la Nouvelle Calédonie".

    Composée des chefs de groupes au Congrès, des parlementaires calédoniens, du président du Sénat coutumier et du président du Cese, la délégation se félicite de l’appel à "l’ouverture d’une nouvelle période" consacrée à la reconstruction économique et sociale du pays qui ressort du discours de politique générale de Michel Barnier. "C’est exactement le sens de la résolution adoptée par le Congrès le 28 août dernier visant à l’adoption par l’État d’un plan 2024-2029 afin d’éviter la mort économique et sociale du pays." La mission de concertation, qui devrait venir en Nouvelle-Calédonie dans un "bref délai", est "une demande posée par l’article premier de la résolution" et "a été entendue". Enfin, le Congrès approuve l’abandon du projet de réforme constitutionnelle et le report à fin 2025 des élections provinciales, initialement prévues au 15 décembre 2024. "Le Premier ministre a levé l’hypothèque qui empêchait la reprise du dialogue politique et l’engagement de la reconstruction économique et sociale dans la durée."

    Pour l'Association française des maire, le report des provinciales "garantit la bonne tenue des élections"

    L'Association française des maires de Nouvelle-Calédonie (AFM-NC) salue la décision de reporter les élections, rappelant que le 19 septembre dernier, son président Pascal Vittori, s'était entretenu avec le conseiller du Premier ministre en charge de l'outre-mer, Frédéric Joram, à ce sujet.  L'ensemble des premiers magistrats de l'AFM-NC avaient acté en assemblée générale, à l'unanimité, vouloir reporter les élections provinciales en 2025. 

    "Ce choix vise à garantir la bonne tenue des élections tant sur le plan sécuritaire que politique", précise le président de l'AFM-NC, qui rappelle que "les maires sont en première ligne en tant qu'organisateurs des bureaux de vote lors des scrutins."

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